L’homosexualité n’est ni une anomalie, ni une maladie ni une perversion

Cette prédominance sexuelle qui existe depuis des millions d’années et est présente dans toutes les races humaines et animales, est vue comme un crime dans certaines sociétés.

Si par définition, l’homosexualité est l’attirance sexuelle envers une personne de même sexe, nombreux sont ceux qui se sont demandés comment et pourquoi l’on devient homosexuel(le). 

Cette question porte toutefois à équivoque. C’est comme se demander pourquoi on aime le rouge et la voisine le noir, pourquoi on préfère une glace à la menthe et sa soeur celle aux noix, ou encore pourquoi on est droitier et l’autre gaucher. Aucune étude n’a toujours été faite dans l’idée de démontrer pourquoi avoir un goût pour telle ou telle chose et non pas pour quelque chose d’autre.

D’autre part, l’on affirme qu’on ne naît pas homosexuel mais qu’on le devient. Non prouvé mais probable,le milieu joue un rôle prépondérant dans la sexualité humaine du sujet. Lors de l’enfance, une fillette ayant été exposée à des comportements dominants chez un être du sexe opposé, peut vouloir chercher le confort chez un être du même sexe. Ou encore un petit garçon méprisé par un père trop capricieux, cherche à trouver grâce à ses yeux,peut toutefois développer des attirances sexuelles envers un être du même sexe à la puberté.

Sur une base religieuse, l’homosexualité est vue comme une pratique contre-nature, ou abominable. Pourtant on devrait se demander, à quel moment l’amour, la différence, le goût étaient perçus comme étant abominable?

Homophobie ou quoi?

Dans une société à caractère démocratique fondée sur l’égalité et l’équité, où les citoyens sont sensés jouir librement de leurs droits, les homosexuels sont toutefois persécutés, jusqu’à l’emprisonnement, au lynchage ou à la peine de mort,tout dépend de la société. Toutefois, les homosexuels subissent d’un ensemble de préjudices suite à l’intolérance allant à leur encontre.

Dans la société Haïtienne, on parle d’homophobie d’état suite à une loi adoptée par le Sénat en 2017, qui prévoit que « les auteurs, co-auteurs et complices » d’un mariage entre deux personnes de même sexe risquent une peine de trois ans de prison ferme et une amende de 500 000 gourdes (environ 7000 euros). Par ailleurs, elle bannit « toutes manifestations publiques d’appui à l’homosexualité et de prosélytisme en faveur de tels actes ».

Cependant, la société haïtienne n’est pas homophobe. Beaucoup de personnes interrogées affirment tolérer les lesbiennes et détester les gays. Pourquoi cette intolérance ? Il les détestent tout simplement et ne trouvent pas normal que deux hommes puissent être ensemble. Des préjugés envers les gays ? Malgré cela, une lesbienne ne peut pas vraiment s’afficher ou s’affirmer, ce droit leur est catégoriquement enlevé.

Analyse de l’homophobie d’état

Sur une base sociétale, l’on peut dire que la société haïtienne n’est pas prête à accepter beaucoup de choses:

Déjà, l’haïtien n’a pas fini de combattre la corruption qui s’implante de jour en jour au plus profond de son subconscient et qui s’élargit, l’instabilité politique ainsi que la pauvreté. Ce qu’on pourrait appeler le combat des siècles, un combat qui s’impose pour l’autre de même que pour nous.

L’haïtien n’a pas encore restitué ce qu’ il a perdu au cours de l’histoire, son identité, son soi, ce qui fait qu’un haïtien est haïtien, sa place au fil des années ainsi que sa dignité.

Au final, l’éducation sexuelle des enfants, des adolescents, est obsolète, voire inexistante. Le sexe qui est une pratique humaine et tout à fait normale se trouve tabouisée. Un baiser en public est de trop, se tenir la main en public crée des gènes, parler de relations sexuelles dans la famille est interdit. Et l’on constate que le nombre de MST et d’IST ne diminue pas, le nombre de jeunes mères de moins de dix-huit ans accroisse et l’on ne cesse de plaindre de tous les mots.

Mais l’homosexualité n’est ni une anomalie, ni une maladie, ni une perversion, et chacun de nous à une part d’homosexualité soit à dominance ou à récession. C’est aussi une différence qui mérite une grande tolérance peu importe les défis auxquels chacun est confronté,sinon cette question se pose: Pourquoi et comment je suis hétérosexuel(le) ?

Source: Stéphanie Joseph