Cinq choses à savoir sur l’Amazonie

(Salvador, Brésil) Avec une superficie de 5,5 millions de km2, l’Amazonie est la plus vaste forêt tropicale de la planète. Trésor de biodiversité, elle est menacée par la déforestation due principalement à l’agriculture, l’élevage et les activités minières et est actuellement la proie d’incendies de forêt.

Sanctuaire de biodiversité

 

Le bassin amazonien (7,4 millions de km2) occupe près de 40 % de la superficie de l’Amérique du Sud et se répartit sur neuf pays : le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Surinam et la Guyane (France).  

Environ 60 % de sa surface se situe au Brésil.  

La forêt, dont 2,1 millions de km² sont des zones protégées, abrite une biodiversité unique au monde : un quart des espèces mondiales y sont présentes, soit quelque 30 000 espèces de plantes, 2500 de poissons, 1500 d’oiseaux, 500 de mammifères, 550 de reptiles et 2,5 millions d’insectes, selon l’Organisation du Traité de coopération amazonienne (OTCA).

Depuis 1999, plus de 2200 espèces de plantes ou d’animaux y ont été découvertes.

« Poumon de la planète »

L’Amazonie concentre également un tiers des forêts primaires de la planète et, grâce au fleuve Amazone et à ses affluents, 20 % de l’eau douce non gelée.

L’Amazone est le fleuve le plus important du monde en débit et le plus long (6900 km).  

Puits de carbone, la forêt absorbe davantage de CO2 qu’elle n’en rejette : elle emmagasine 90 à 140 milliards de tonnes de CO2, ce qui contribue à réguler le réchauffement climatique dans le monde, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). Mais cette capacité d’absorption du CO2 chute en raison de la déforestation.  

420 tribus

L’Amazonie, habitée depuis au moins 11 000 ans, compte aujourd’hui 34 millions d’habitants, dont les deux tiers sont citadins.  

Près de trois millions d’Indiens forment quelque 420 tribus, selon l’OTCA.  Une soixantaine d’entre elles vivent dans un isolement total.  

Les Indiens d’Amazonie parlent 86 langues et 650 dialectes.

La tribu amazonienne la plus nombreuse est celle des Tikuna, forte de 40 000 membres, qui vit au Brésil, Pérou et Colombie, selon l’ONG Survival international.  

Le chef indien brésilien, de la tribu kayapo, Raoni Metuktire, est la grande figure de la lutte contre la déforestation en Amazonie. Il voyage à travers le monde depuis 1989 pour la préservation de la forêt et des peuples indigènes.

Manaus, « capitale » de l’Amazonie

Manaus est la capitale de l’État brésilien de l’Amazonas, le plus grand du pays (1,5 million km2).  

Fondée par les Portugais en 1669 sur les rives du Rio Negro, à proximité de son confluent avec l’Amazone, la ville compte 1,8 million d’habitants.

Après un essor rapide à la fin du XIXe siècle grâce au commerce du caoutchouc, Manaus connaît un déclin important jusqu’à la création d’une zone franche en 1967. Elle vit aujourd’hui essentiellement de son secteur industriel qui importe des pièces détachées et exporte des produits finis, surtout du matériel électronique.

Après São Paulo et Rio de Janeiro, c’est le troisième pôle industriel du pays.

Déforestation massive

Près de 20 % de la forêt amazonienne a disparu en 50 ans,  selon WWF. Et le phénomène s’accélère.

Au Brésil, dirigé depuis janvier par le climatosceptique Jair Bolsonaro, la déforestation a été en juillet quasiment quatre fois supérieure à celle de juillet 2018, selon le système DETER (détection en temps réel de la déforestation) utilisé par l’Institut national de recherche spatiale (INPE).

Cet organisme public chargé de mesurer la déforestation en Amazonie a fait état de 2254 km² de forêts détruites au Brésil le mois dernier, contre 596,6 km² en juillet 2018, soit une augmentation de 278 %.  

Les principales causes de déforestation sont l’agriculture (soja), l’élevage, la construction de barrages hydroélectriques et d’infrastructures routières, l’industrie minière, les incendies de forêt et le trafic de bois.

La déforestation, avec les défrichements, entraîne à son tour des feux de forêts qui ont progressé de plus de 80 % dans certains États amazoniens comme le Mato Grosso (centre-ouest) depuis le début de l’année par rapport à la même période de 2018.

L’Amazonie abrite de nombreuses ressources : or, cuivre, tantale, minerai de fer, nickel et manganèse.