Clôture de la dernière session ordinaire (Discours de Cantave)


Lundi sénateurs et députés se sont réunis en Assemblée Nationale conformément au prescrit des articles 92.2, 98 et 98.1 de la Constitution, pour la clôture des travaux de la deuxième session ordinaire de travail des députés de l’année 2019 (8e et dernière session ordinaire de la 50e législature).
Dans son discours, Carl Murat Cantave Président du Sénat et de l’Assemblée Nationale il a rappelé « la Chambre des députés part en vacances, non en caducité ni en dysfonctionnement, comme se plaisent à le souhaiter les adeptes du “néantissement” et du vide législatif », rappelant « en l’absence de la Chambre basse, qui peut toujours être convoquée à l’extraordinaire pour les besoins de la bonne gouvernance démocratique, le Sénat reste en éveil constant et attentif […] afin que la République ne subisse aucun dommage. »
Toutefois il reconnait que le départ des députés « en vacances en prélude à une fin de mandat qui ne se rassasie pas d’avoir parachevé tous les initiatives, démarches et actes de sa mission républicaine […] laisse la République orpheline d’une loi de finances, d’un budget adapté aux exigences du moment ; et cette carence fragilise inexorablement les ambitions et les programmes d’un régime prodigue de promesses à l’adresse d’une population avide de mieux-être.
Ce départ précarise l’espérance d’une prompte rentrée parlementaire pour autant que le boycott ou le retard du vote de la loi électorale renvoie irrémédiablement vers des échéances lointaines l’organisation des élections législatives, municipales et locales, prévues par la Constitution au dernier dimanche d’octobre prochain, pour le renouvellement du personnel politique. »
En terme de bilan législatif hormis le vote de ratification du Premier Ministre, et de chantier législatif inachevé il a préféré dresser un sombre tableau de la situation au pays évoquer les « problèmes cruciaux auxquels se trouve confronté le pays et qui méritent des solutions idoines et immédiates […] Entre-temps, de grands défis assombrissent le décor républicain. L’insécurité bat son plein. Elle impose la loi de la jungle à une communauté haïtienne menant quasiment une vie végétative mais si avide de pain, de paix et de progrès. Des gangs disséminés à travers le territoire donnent arrogamment l’impression de gouverner l’État qui semble avoir abdiqué son monopole de contrainte légitime ou renoncer à sa mission essentielle de protéger ses citoyennes et citoyens livrés aux caprices de forces privées et délinquantes qui bafouent son autorité et remettent en question le bien-fondé même de son existence »
Concluant « Les Honorables Députés partent donc en vacances […] Qu’ils partent avec la conscience tranquille du devoir accompli, même si les difficultés de la conjoncture ont quelque peu clairsemé, en quantité mais pas en qualité, le bilan de la législature. »