CNDDR: « plus de 500 mille armes illégales en circulation en Haïti »

La Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion révèle que plus de 500 mille armes à feu circulent illégalement en Haïti. Jean Rebel Dorcénat, l’un des membres de la CNDDR, informe que le commerce illicite des armes est contrôlé par 11 personnes, issues du secteur privé haïtien.

« Ces armes illégales sont introduites en Haïti par voie maritime. Le commerce des armes se fait dans les différentes douanes du pays, particulièrement à Aquin, dans le Sud », a confié le commissaire. Participant à l’émission « Invité du jour » sur Radio Vision 2000, Jean Rebel Dorcénat révèle que des membres du secteur privé des affaires, soit au total 11 personnes, sont responsables de l’approvisionnement du marché en armes et en munitions. « Moun sa yo kap fè zam rantre nan peyi a gen lajan nan men yo. Kote yon malere ka jwenn katouch ak zam ?”, s’interroge-t-il.

Faisant état de plusieurs saisis dans plusieurs ports, le commissaire informe que plus de 500 mille armes à feu seraient en circulation en Haïti. « Le nombre peut être révisé à la hausse », insiste M. Dorcénat qui appelle les autorités concernées à contrôler l’approvisionnement en armes de certaines compagnies de sécurité. « Les conséquences de la circulation illégale d’armes en Haïti, se font sentir de plus en plus dans le pays », admet le commissaire. Il dit dénombrer plus de 96 chefs de gangs armés à travers tout le pays. De ce chiffre, deux (2) sont morts, d’autres ont quitté le pays, et une autre catégorie est tuée par des bandes rivales.

Selon Jean Rebel Dorcénat, membre de la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion, ces hommes armés sont à la solde de membres de l’exécutif, de l’opposition et du secteur privé. Parallèlement, M. Dorcénat qui est très présent dans la presse, affirme être l’objet de menaces, venant d’individus non-identifiés.

Remise d’armes aux membres de la commission de désarmement

Remobilisée en mars 2019, la CNDDR a initié depuis le début de l’année, un processus de désarmement graduel à travers plusieurs quartiers réputés dangereux dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Le 12 août dernier, à Wharf Jérémie, un quartier populaire de Cité Soleil, des hommes armés avaient décidé de remettre quatre (4) armes à feu (2 fusils d’assaut, 1 pistolet de calibre 9 millimètres et un autre de calibre 45). En mai dernier, toujours à Cité Soleil, le chef de gang du quartier Boston, connu sous le nom de « Ti Hougan », avait remis officiellement un lot de 8 armes à feu à la commission.

Entretemps, la CNDDR, malgré la crise politique actuelle, annonce la poursuite des négociations avec les chefs de groupes armés, pour d’aboutir à un désarmement total. En attendant l’aboutissement de ce processus, les bandits armés, tant à Port-au-Prince que dans des villes de province, continuent d’imposer leur loi, et de semer le deuil dans les familles haïtiennes.