Haïti: les policiers se sont officiellement constitués en syndicat

Pour la première fois depuis sa création, il y a 24 ans, la police nationale d’Haïti (PNH) a son syndicat.

Les policiers qui, depuis plusieurs semaines dénoncent les mauvaises conditions de travail et réclament le droit à la création de syndicat pour porter leurs doléances, ont passé de la parole aux actes. En effet, ce dimanche 17 novembre 2019, les agents des forces de l’ordre ont annoncé officiellement s’être constitués en syndicat.

Ce sont plusieurs centaines d’agents de la PNH qui ont défilé dans les rues de la capitale haïtienne, portant de pancartes et de larges banderoles en mains sur lesquels on pouvait lire « 17 novembre, date de la création du syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH). Si dans leur lutte, les policiers ont fait un pas remarquable à travers la création de ce syndicat, il faut toutefois noter que cette structure n’est pas encore légalisée.

La marche des policiers a démarré au Champ-de-Mars. Les agents de police dont la plupart se sont vêtus de l’uniforme de l’institution ont sillonné plusieurs rues de Port-au-Prince dont Lalue, Martin Luther King, carrefour de l’aéroport et Delmas. Arrivés à Pétion-Ville devant les locaux de la direction générale de la PNH où la marche allait prendre fin, les protestataires ont présenté une par une leurs revendications.

Les policiers exigent entre autres d’amender les règlements de la discipline générale de la police nationale d’Haïti, d’effectuer des changements au sein de l’inspection générale de la police nationale d’Haïti, d’augmenter le salaire mensuel des policiers, de prendre en charge les familles des policiers décédés dans l’exercice de leur fonction et d’octroyer des frais à des policiers lors de leur mutation.

Les membres de la police nationale, avant d’arguer l’article 31 de la constitution haïtienne garantissant la liberté d’association, ont donné lecture du document qu’ils appellent « manifeste du syndicat de la police nationale d’Haïti », une manière de signifier leur décision aux responsables de la PNH.

Les policiers en formant ce syndicat ont bravé des menaces de révocation. Désormais, ils se disent déterminés à défendre leurs droits.