Lettre aux Haïtiennes et Haïtiens de l’Intérieur et du Monde

APPEL DU 18 NOVEMBRE 2019 En Haïti, pour une Grande Trêve Nationale.

  • Chers Compatriotes, habitant nos Chefs-lieux, peuplant nos départements et communes, nos Bourgs ou Villages et Sections rurales,
  • Chers Sœurs et Frères des Contrées d’Outre-Mer,

Le mal qui gangrène notre pays Haïti nous pousse à crier si fort la douleur et à demander une auscultation préventive et profonde. Et nous croyons qu’il y a un reste qui puisse héler, à cor et à cri, les besoins et les désirs du peuple empli d’espérances.

Chers Compatriotes, ce mal se mue aujourd’hui en irresponsabilité et confusions ; en déséquilibre et peurs. Toutes nos sphères sociales ou sociétales en sont atteintes. Il frappe, de pleins fouets, la politique, l’économique, le civique ; tout le bien fondé du vivre ensemble et enfin l’éthique.

Dans les Champs du pouvoir, Georges CLEMENCEAU, a lancé ce cri et nous le citons :

« Je dénonce un mal qui nous ronge de toutes parts…. Dévergondage d’anarchie ou de réactions, incapacité de s’organiser sous les différentes formes de gouvernement qu’il y a depuis un siècle, successivement essayées ». Et essayer en Haïti, nous en avons-nous bien essayé depuis plus de deux siècles déjà.

  1. Maintenant, nous en appelons à toutes les forces vives de cette nation de Forgeurs de liberté :

 

  1. De sonner cette fois-ci le lambi du Rassemblement et de devenir des Passeurs d’Egalité et de Fraternité.

 

  1. De demeurer dans ce souvenir que du Môle Saint-Nicolas à l’Arcahaie, de là à Vertières, cette terre de Caciquats, cette colonie a aspiré la Liberté. Et du Cap à Gonaïves, elle l’a proclamée, aux vu et su, du monde entier. Mais, une liberté non bien gérée peut devenir une liberté liberticide. Il est temps, donc, que tous nous cherchions une thérapeutique à la hauteur de cette pathologie maléfique qui hante.

 

Chers compatriotes,

Cet appel est une demande élégante et légitime, solennelle et patriotique pour pourvoir prendre soin des plus grand et beau patrimoines que nous avons : l’Humain.

Dans ce cas précis, nous observons que nous sommes en train de nous détruire et de nous réduire aux peurs, puis aux silences vindicatifs et mortifères. Une attitude qui villipende grossièrement notre environnement commun.

Nous sommes en train aussi de nous avilir en cultivant une paupérisation contaminante et pandémique qui sera transmise à tout ce que nous avions comme peu de moyens d’échanges. Oui, nous réitérons enfin que nous sommes en train de perdre tout contrôle de notre destin économique. Ce que les autres appellent le pouvoir d’achat n’existera plus ; tellement qu’il n’y aura plus d’équilibres entre les formules keynésiennes d’offres et de demandes ; principes qui engendrent et régulent les richesses même maigres d’une nation de Douze millions d’habitants.

 

Le mal atteint profondément maintenant, et ce qui est pire, notre forme régalienne de sécurité, de circulation de biens et de personnes. Et puis, la Grande peur s’installe, au risque de nous répéter, depuis le Môle Saint-Nicolas à l’Arcahaie, de la Cité du Drapeau à Vertières. La peur s’autorise une place dans la grande Ville des Gonaïves, pavoise dans les rues de la Capitale Port-au-Prince et les Communes environnantes de la nation des Hommes qui ont confessé préférer Vivre Libre ou Mourir. La peur s’invite à nos salons,  Ecoles primaires, secondaires et les Universités à Petit-Goâve cité belli gérante, aux Cap, Cayes, à Fort-Liberté, Hinche, Jacmel, Jérémie, Port de Paix et Miragoâne dans les Nippes.

Puisque ce Mal a capitalisé trop de maux, nous en appelons aux femmes et hommes d’Haïti de quelques endroits où ils se trouvent sur cette planète terre de s’armer de bonne volonté et de se soumettre à (GTN) une Grande Trêve Nationale ; pour que les familles haïtiennes de l’intérieur comme de l’extérieur, puissent se retrouver pour les fêtes religieuses et de fin d’année. Cette Grande Trêve Nationale peut être observée deux mois (Décembre, Janvier), le temps de demander aux Grands Acteurs sociaux, Gouvernement, les Représentants des Corps constitués, Patronats, Syndicats, les Sociétés civiles, économiques et Religieuses d’inventer le Bonheur et l’Espérance haïtiens dans l’équité et la passion patriotique.

Ainsi et surtout, dans la sagesse de cet appel, nous sollicitons que la Grande Trêve Nationale se transforme dès le 1er février en une Grande Conférence Nationale (G.C.N) sur tout le territoire. Où les doléances seront débattues et consignées, permettant de contribuer à l’émergence d’une société haïtienne moins malade de son égocentrisme arbitraire et de son arrogance passive. Et du coup, laissant place à un espace vital plus juste, plus tolérant plus espérant.

Chers Compatriotes, nous espérons nous comprendre. En cet appel, nous œuvrons que le chaos cesse de s’amplifier et demandons à toutes celles et ceux d’Haïti de devenir, en

ces temps forts de nos vies familiales et sociétales, des Bons Samaritains Patriotes des autres dans les Quartiers, Bourgs, Villes  et tous les recoins. 

Chers Compatriotes, de l’Artibonite, du Centre, de la Grande Anse, des Nippes, du Nord, du Nord-Est, du Nord-Ouest, de l’Ouest, du Sud et du Sud-Est et les Expatriés formant le contingent du Vaisseau haïtien, nous nous livrons à cette plaidoirie et vous convions à y adhérer et à dire avec force et détermination :

  • Vivat la liberté non liberticide ou suicidaire,
  • que l’Egalité soit réinventée et mise en exergue sur la terre des Ancêtres, la nôtre;
  • et que, dans cette société trop clivante actuellement, soit prônée vraiment la Fraternité, l’un des désirs d’une trilogie pas trop appliquée dans l’être et le vécu haïtiens.

Puisse « le Dieu de l’Espérance nous rendre, toutes et tous, capables de bonnes œuvres sur Sa Terre bénie d’Haïti ! »

Dr. E. TOUSSAINT,

Siégeant Principal et les Siégeant réunis en Convens du Haut Conseil Mondial Protestant Haïtien des Eglises,

Sont d’avis :

Dr. Charles POISSET-ROMAIN,

Doyen des Doyens du Protestantisme Haïtien et le Doyenat Mondial.

La Chancellerie,

Chantre des Archives, Insignes et des Publications.