Audition au congrès pour évaluer la politique de l’administration Trump en Haïti…

Le comité des Affaires étrangères du Congrès des Etats-Unis organise une audition pour évaluer la politique américaine en Haïti, un pays en crise, à Washington, mardi 10 décembre 2019. Les témoins attendus à cette audition sont Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH, Daniel Erikson, directeur de Blue Star Strategies et Emmanuela Douyon, officier senior en charge du monitoring et d’évaluation au National Democratic Institute (NDI).

Pour Pierre Espérance, cette audition, la première depuis 20 ans sur la situation des droits humains au Congrès des Etats-Unis, est « une grande opportunité ». Il croit qu’il faut « sensibiliser le Congrès des Etats-Unis pour que le gouvernement des Etats-Unis soit à l’écoute du peuple d’Haïti ».  Pierre Espérance a indiqué qu’il informera le Congrès, contrôlé par les démocrates, de la situation des droits de l’homme. Il sera question des massacres, notamment celui de La Saline, de l’instrumentalisation des gangs armés par le pouvoir Tèt Kale. « Le dossier PetroCaribe sera très certainement évoqué », a assuré Pierre Espérance.

L’audition sur Haïti, à un moment où la procédure en destitution du président Donald Trump agite tout Washington, montre l’intérêt des démocrates pour le pays, a confié au journal une source interrogée par le journal. Cette audition, les précédents tweets de candidats à l’investiture démocrate à la présidentielle de 2020, Joe Biden et Bernie Sanders, sur la crise Haïtienne obéissent à une stratégie : braquer les projecteurs sur Haïti qui s’enfonce dans une crise multiforme, politique, économique, alimentaire et humanitaire pour montrer le mauvais résultat de l’administration Trump qui supporte le président Jovenel Moïse, a poursuivi cette source. Les démocrates vont livrer une bataille au couteau avec le président Trump dans l’Etat de la Floride où il y a une importante concentration d’électeurs américains d’origine haïtienne. Parmi eux, il y a beaucoup de déçus, remontés même contre Donald Trump qui n’a pas tenu sa promesse d’être le champion de la cause Haïtienne lors de la campagne avant d’assimiler Haïti à un trou de merde. L’arrêt du TPS est aussi sur l’ardoise des récriminations envers le président américain, a expliqué notre source.

L’audition au Congrès aura lieu quatre jours après la mission de David Hale en Haïti, sous-secrétaire d’État américain aux Affaires politiques, numéro trois du Département d’Etat. M. Hale viendra encourager les leaders haïtiens à doter le pays d’un gouvernement fonctionnel, a appris le journal de sources concordantes. Le sous-secrétaire d’Etat David Hale doit rencontrer le président Jovenel Moïse et des leaders de l’opposition, de la société civile, du secteur des affaires. La crise sociopolitique et économique « préoccupe » les Américains qui multiplient leurs efforts pour qu’il y ait un gouvernement avant la Noël, ont indiqué nos sources.

« Les Américains, jusqu’ici, soutiennent le président Jovenel Moïse mais ils sont plus pressants dans leurs efforts pour qu’il y ait un gouvernement avant les fêtes de Noël, donc avant le deuxième lundi de janvier 2020 qui marquera le dysfonctionnement du Parlement », avait confié l’une de nos sources. Le président Jovenel Moïse bénéficie du support politique de l’administration Trump. Au plan économique, il y a des efforts qui n’ont encore donné les résultats escomptés. Une mission de l’OPIC était venue faire des prospections en Haïti. Des projets ont été présentés.

« Nous attendons la suite », a indiqué une source. Les efforts du Département d’Etat américain en faveur d’accords applicables entre Haïti et la République pour adresser des problématiques liées au commerce entre les deux Etats, la lutte contre la contrebande, les pertes de taxes, la circulation d’armes et de munitions et de stupéfiants sur l’île n’ont pas encore donné les résultats souhaités, ont confié nos sources, qui confirment qu’une réunion doit se tenir le 16 décembre à Miami entre les représentants d’associations des secteurs privés des deux pays « pour discuter de commerce ».

Source Le Nouvelliste