Tamara Suffren refait son deuil avec "Ale trankil", une nouvelle vidéoclip

Si pour certains la perte d’un être aimé est une injustice sans nom, Pour Tamara, c’est différent. Alors qu’elle a récemment perdu ses deux parents en l’espace d’un mois et 12 jours, dans cette vidéo intitulée “Ale trankil”, même en étant éplorée, elle a su ramasser ses forces pour leur dire de partir dans le calme tout en leur promettant de ne pas lâcher…; Un modèle de courage !

Invitée de Carel Pedre à l’émission “The morning show” ce vendredi, avant la sortie de cette toute dernière vidéo, la diva a confié qu’elle a dû surmonter un peine inqualifiable après la mort de son père, François Suffren, le 26 juin 2019 et celle de sa mère, Myrlande René Suffren, survenue le 8 août dernier.

Parrallèment, elle a remercié les proches qui lui ont soutenu pour traverser cette triste impasse amère. Bien que le texte est un peu personnel, elle le dédie à chaque orphelin enchagriné dans le monde. Une façon pour elle de compatir à leur peine et leur souhaiter de continuer à vivre avec courage et espoir malgré tout, comme elle l’a fait, même s’il y a des souvenirs que rien ne pourra effacer, notamment avec cette phrase qui boucle la vidéo : << Lejann pa konn mouri, yo rete imòtèl nan kè nou ak nan vi nou. >>

Le clip débute avec des notes quasi fantômes de la jeune et talentueuse pianiste Donalzie Théodore qui accompagne Tamara exécutant un délicat arpège avec sa guitare avant de marier avec ce sombre instrumental sa mélodieuse voix comme cerise sur le gâteau !

Tout au long de la vidéo, Tamie chante une poésie qui exprime une nostalgie inflexible (coiffée par un refrain retentissant : << ale trankil ooooo (3 fwa), papa, n ape kenbe. Ale trankil ooooo (3 fwa), papa, n ap kontinye… ! >>) Mais aussi un courage produit par la probabilité que son père est une légende que Dieu a appelée. Donc, elle doit accepter cette mort malgré le vide qu’elle a créé et affronter la vie qui est devant elle, désormais.

Bien que la chanson semble être enclin à son père, c’est plutôt un discours que la cantatrice adresse à ses deux parents. Si elle a choisi de le faire ainsi, c’est parce qu’elle avait commencé à écrire le texte rien que 2 semaines après la perte de son père et, jugeant que les mères sont beaucoup plus souvent honorées que les pères, elle a tout simplement fait un mélange pour dire à son père tout ce qu’elle veut dire à sa mère aussi (une façon aussi pour elle d’honorer l’amour qui a uni ses parents à jamais). Sa mère aurait été heureuse et fière de son geste. Si comme thérapie, auparavant, elle avait l’habitude de discuter avec ses frères et soeurs sur des moments inoubliables qu’ils ont vécus avec leur parent, elle compte à présent sur cette chanson pour l’aider à se souvenir d’eux et de continuer à vivre avec eux au plus profond d’elle. A-t-elle fait savoir à la rédaction de Chokarella.

Puisque la sortie de “Ale trankil” coïncide à la veille de la commémoration de cette date où beaucoup sont ceux qui ont perdu des proches (notamment, leurs parents) (il y a de cela 10 ans), Tamara invite le grand public à venir chanter ce morceau avec elle, ce dimanche, sur la place Boyer et à Fubar, en mémoire des défuns du 12 janvier 2010. Toutefois, cette chanson prendra sûrement place parmi les classiques de la musique haïtienne.

RÉDACTION : Peterson DORSAINVIL

RÉVISION ET CORRECTION : Rodly SAINTINÉ

COPYRIGHT : Chokarella 2020