À Port-au-Prince, les policiers de ‘’Fantôme 509’’ n’ont pas chômé

La capitale haïtienne était encore une fois plongée dans une situation de tension au deuxième jour de la mobilisation des policiers visant à exiger de meilleures conditions de travail,l’autorisation de fonctionner de leur syndicat, une révision de la grille salariale et la réintégration de cinq agents de la Police nationale renvoyés par l’IGPNH

Mardi 10 mars 2020 ((rezonodwes.com))– Au Carrefour de l’Aéroport, la présence, ce mardi, du nouveau directeur départemental de l’Ouest de la PNH, Jean Alex Pierre-Louis et celle du commissaire de Delmas Jean Gospel Monélus, n’a rien enlevé de la détermination des policiers regroupés au sein de ‘’Fantôme 509’’ dans leur mouvement.

Ils étaient des dizaines, à bord de motocyclettes, accompagnés de militants politiques à emprunter l’autoroute de Delmas pour parvenir à Bourdon par Delmas 32. Des véhicules publics rencontrés sur leur passage ont été violemment saccagés, des tentatives d’incendie sont également à signaler.

À Bourdon, les employés du ministère de la Planification et de la Coopération externe ont dû été évacués de force, à la suite d’une offensive des agents en colère. Le bâtiment a été visé par des tirs réels et aspergé de gaz lacrymogènes, a-t-on pu constater constater.

À l’avenue Charles Summer, les locaux du ministère des Affaires sociales et Travail, ceux de l’Économie et des Finances au même titre que ceux de la Justice et Sécurité publique ont été attaqués. Les agents de l’ordre encagoulés ont forcé les employés de ces institutions à vider les lieux en s’appuyant sur la même stratégie d’attaque au lacrymo. Des caméras de surveillance installées ont été endommagées.

Le ministre de facto de l’Économie et des Finances, Michel Patrick Boisvert et celui de la Justice et de la Sécurité publique, Lucmane Delille s’étaient vite retranchés à l’intérieur des immeubles logeant leur ministère pour se soustraire de la colère des policiers, ont révélé des employés.

Au bilan, 4 institutions publiques ont été attaqués (MPCE, MJSP, MEF et MAST), plus d’une douzaine de véhicules sévèrement endommagés, des employés évacués dans la peur, au cours de cette deuxième journée de revendication des policiers. Les protestataires n’entendent pas faire marche arrière et projettent de fouler le macadam ce mercredi 11 mars 2020, si l’Exécutif ne réagit pas favorablement à leurs exigences.

Hervé Noel
veveneol@gmail.com