Malgré les blindés, les affrontements entre gangs armés continuent et paralysent la Nationale #2 au niveau de Martissant

image d’archives d’un chef de gang dans un quartier de Martissant (janvier 2020)

La propagation de la pandémie de Covid-19 en Haïti n’a pas permis de mettre fin aux luttes armées entre gangs devenues endémiques, avec au moins six personnes tuées la semaine dernière. Les blindés du président Jovenel Moise achetés à prix fort, alors que des respirateurs viennent à manquer aux centres hospitaliers du pays, en besoin pressant pour lutter contre le covid-19, n’ont pas encore prouvé leur vraie raison d’être…

Lundi 20 avril 2020 ((rezonodwes.com))–Depuis les premières heures de la matinée du lundi, d’échanges bruyants de tirs d’armes automatiques ont été entendus à Martissant et des barricades ont été érigées pour empêcher la circulation des véhicules, sous les yeux impuissants de la police, en dépit des véhicules blindés mis à leur disposition par le Palais national.

Les affrontements entre gangs armés à Martissant, un des passages obligés pour se rendre dans les départements du Sud, Sud-Est, Nippes et Grande-Anse, ont paralysé lundi cette banlieue située à la sortie sud de Port-au-Prince, en plein milieu d’une lutte acharnée contre le coronavirus. Selon certains témoins, des gangs dans plusieurs quartiers de cette région métropolitaine, se battent pour le contrôle du territoire, tandis que les piétons et les conducteurs ont dû rentrer chez eux et retourner au confinement.

Le ministre de facto de la justice Lucmane Delille qui a récemment promis une réponse adéquate à ces actions, n’a pas encore réagi alors qu’il avait annoncé l’intervention des forces de l’ordre pour pacifier la région. « Ils paieront pour ce qu’ils ont fait. Nous sommes indignés« , avait-il indiqué.

Par ailleurs, le collectif de défense des droits de l’homme, Défenseur Plus, a noté que plus de 20 personnes ont été tuées par les gangs depuis la mi-avril. « Ce sont des citoyens pacifiques qui ne sont pas impliqués dans des gangs armés« , a-t-il souligné tout en critiquant de son côté, « la passivité des forces de l’ordre« , exceptionnellement quand elles ne répriment pas les manifestations anti-Jovenel Moise.