Des organisations de droits humains aux USA disent craindre un massacre à Village De Dieu

Des organisations de droits humains basées aux États-Unis expriment leurs préoccupations sur le dossier de Village De Dieu.

L’ultimatum du ministre de la justice aux citoyens honnêtes qui résident encore à Village De Dieu continuent de susciter des remous.

Des organisations comme Altenativ Popilè, American Jewish World, Service, Environnemental Justice Initiative for Haiti, Global Justice Clinic, NYU School of Law, Haiti Justice Alliance, Institute for Justice and Democracy in Haiti et Quixote Center disent craindre un massacre dans la zone sous pretexte de « nettoyer » Village de Dieu.

«Il existe des preuves que Jimmy Cherizier, auteur présumé des massacres de La Saline et de Bel Air en novembre 2018 et novembre 2019, a annoncé de façon publique qu’il s’organise avec des membres de la Police nationale haïtienne pour «nettoyer» Village de Dieu. A la lumière d’autres massacres perpétrés sous prétexte de «nettoyer» les quartiers et compte tenu des nombreuses preuves contre Cherizier, les soussignés appellent de façon urgente le gouvernement d’Haïti à annuler l’opération prévue et à protéger les droits humains et la sécurité physique du peuple haïtien, en particulier les populations vulnérables et particulièrement dans cette période de crise sanitaire liée au COVID-19 », écrivent ces organisations dans une lettre adressée au Président Jovenel Moïse, au Premier Ministre Jouthe, au Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique Delille et au Directeur général par intérim de la Police Nationale d’Haïti Normil Rameau.

«Il y a une préoccupation extrême et compréhensible en Haïti que l’opération antigang se transformera en violence aveugle, comme d’autres opérations antérieures contre les bandits armés, y compris l’opération de novembre 2017 à Grand Ravine, au cours de laquelle au moins 9 civils innocents ont été tués. Le gouvernement haïtien ne peut pas se décharger de sa responsabilité pour l’usage de la violence contre les civils lors d’opérations de « nettoyage» en ordonnant aux civils de quitter leurs foyers. Le gouvernement d’Haïti doit protéger les droits de tous les Haïtiens et ne peut pas permettre à ses propres forces de police ou à des acteurs privés d’exercer un contrôle sur des zones à travers la force brutale. L’état n’assume pas ses responsabilités en ordonnant aux citoyens de fuir leurs propres maisons. Une telle action équivaut à ordonner une expulsion forcée illégale en vertu des normes des droits humains », poursuit la lettre.

Ces organisations appellent à une action urgente du gouvernement d’Haïti pour annuler l’opération prévue et pour protéger les droits humains et la sécurité physique de tous les Haïtiens, en particulier les populations vulnérables. En outre, elles exigent que la PNH mette un terme immédiatement à toute collaboration avec Jimmy Cherizier afin qu’il soit traduit en justice pour sa participation présumée aux massacres de La Saline et de Bel Air.