Après le cuisant échec d’Agritrans converti subtilement en $100 millions Sofidai, Jovenel Moïse promet de relancer l’agriculture en Haïti
Des promesses, encore des promesses ! Jovenel Moise, pour le dernier discours de 1er mai de sa présidence, a déclaré avoir passé des instructions à son ministre de l’Agriculture qui, en fait, est totalement impuissant face « à cette famille » versée dans la surenchère des sacs d’engrais dans la vallée de l’Artibonite.
Jovenel Moïse s’est adressé à la nation vendredi et a exhorté les différents ministères à mettre en œuvre le plan récemment élaboré pour gérer ce secteur plus rapidement.
Vendredi 1er mai 2020 ((rezonodwes.com))–Si le président Jovenel Moise avec la compagnie Agritrans (un projet électoral trompeur) n’a pas su réellement « ouvrir la voie à l’exportation » des produits haitiens, des figues-bananes en particulier, on est maintenant en droit de se demander par quelle filière, il va devoir arriver à relancer l’agriculture en Haïti quand le pays, avant covid-19, ne dépendait que des importations en dépit d’une itinéraire de caravane inclue dans une prolifération de propagande bien ficelée.
Au milieu de la lutte contre le Covid-19 qui touche Haïti, le président Jovenel Moïse a réitéré vendredi « l’urgence du développement agricole, afin de faire face à la période post-pandémique« . Pourtant, le 1er mai 2017 était vu comme une ère du changement que traînait derrière elle une caravane dont aujourd’hui, les conclusions ne correspondent plus aux objectifs définis dans le plan de mission voilé et aux constatations détaillées. La caravane passe, Agritrans sort du marasme financier en changeant de nom, mais avec la même mission. Du faire-semblant !
Pendant que le président Jovenel Moise récitait son papier tout en en s’assurant que les pauvres paysans de la campagne « kap gade’m la konni-a« , la FAO met en garde quelque 65 pays sur 77 incluant Haïti, qui ont connu une augmentation de la sous-alimentation entre 2011 et 2017, contre un nouveau risque de l’augmenter en raison du ralentissement économique annoncé par les agences internationales.
« Nous sommes déjà en mai, la saison des ouragans est en juin. Cela n’augure rien de bon. Le secteur agricole est le secteur le plus touché par les catastrophes naturelles« , a indiqué le président Jovenel Moise qui pense pouvoir arriver uniquement par des promesses à juguler le problème de l’agriculture en Haïti alors que son projet de bananes a connu un cuisant échec et que pas une seule cargaison de bananes n’a réellement été vendue sur le marché européen.
Moise a profité pour annoncer qu’une douzaine de systèmes de pompage solaire, dons de Taiwan, ont déjà été installés dans le pays, capables de produire de 900 à 1.200 gallons d’eau par jour, et l’exécutif s’apprêterait à « commander » un autre groupe d’équipements de ce type. Parallèlement, FAO a déclaré vendredi que la coopération et l’assistance internationales seront nécessaires pour aider les nations les plus pauvres et soutenir l’accès à la nourriture quand leur terre n’a rien produit ou en quantité suffisante pour nourrir leurs habitants. Haïti, avec toutes ses pompes dites installées, inclus dans la liste.
Le président a également insisté auprès du ministère de l’agriculture sur la nécessité d’adopter des mesures de culture dans différentes régions du pays, ce qui permettra de faire face à la période post-pandémique, qui doit être marquée par une profonde récession économique au niveau mondial, en particulier dans les pays en développement. Mais rien n’est indiqué dans cette partie du discours qu’il fait allusion à Haiti, rongé par la corruption, et l’impunité, des entraves l’entraînant davantage dans la profondeur du sous-développement.
Sans loi de finances depuis 2018, sans le renouvellement du personnel politique au Parlement, des fonctionnaires a.i. dans les missions diplomatiques d’Haïti, un directeur général de police a.i., un gouvernement illégitime, bientôt des maires intérimaires…le président Jovenel Moise, sans pince de rire, s’est fait sienne cette petite phrase : »Gouverner, c’est anticiper. »
« En tant que chef d’État« , s’il en est besoin de le rappeler, « je dois me demander ce qui nous attend après le coronavirus« , a indiqué Jovenel Moise, au lieu de se demander comment faire pour bien gérer cette crise ensemble qui ne tiendra pas au fil des promesses. Le chef du régime PHTK, par anticipation, a souligné « la nécessité de nous préparer au scénario à venir.«
Mais, en Haïti, les choses n’allaient-elles pas souvent de mal en pis ? Voyons-nous maintenant, il nous faut environ 105 Gourdes pour $1 et nos bananes, nos yan’m, nos melons d’eau, nos oranges… viennent de la république voisine. Vive la fête de l’agriculture…et du travail !