À Bas-Delmas, des gangs armés font régner la terreur – des agents du CIMO avouent leur impuissance

Où sont passés les blindés ? Quel candidat osera venir mener campagne dans ces endroits de non-lieu, si élection il y aura avant la fin du mandat constitutionnel de Jovenel Moise, le 7 février 2021 ? Le gouvernement de facto du premier-ministre Joseph Jouthe, ne croyant pas en l’existence du pays, a-t-il tenu compte de tous ces paramètres ?

Port-au-Prince, dimanche 24 mai 2020 ((rezonodwes.com))–À Delmas 2, les policiers cantonnés à l’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti, les agents du Corps d’intervention et de Maintien d’Ordre retranchés au quartier général du CIMO et ceux affectés au Service de la Circulation demeurent impuissants face a la terreur imposée par des civils armés.

Des flammes consécutives à l’incendie de plusieurs maisonnettes noircissent le ciel du Bas de Delmas. Des caïds s’affrontant pour le contrôle de territoire se sont livrés combat durant la journée du dimanche 24 mai.

Selon les témoignages, des hommes armés dirigés par Gabriel et ceux issus du quartier de Tokyo, d’autres retranchés à La Saline font parler leurs armes dans la section du Carrefour de l’Aviation jusqu’à progresser au niveau de Delmas 2. Des membres de la population civile se sont vus défiler, bagages en main, pour se soustraire de la violence armée. Des séquence audiovisuelles, virales sur des réseaux sociaux, dévoilent une situation d’affrontement inouï entre des seigneurs de la terreur. Des détonations automatiques, des menaces non voilés entre des bandes rivales font craindre le pire.

Par ailleurs, la police qui s’activait tôt à tuer dans l’œuf une manifestation anti-Jovenel Moise, le 18 mai dernier, avoue son impuissance face à des hommes lourdement armés. La présence policière, à travers 3 instances (Service de la Circulation, l’IGPNH, le quartier général du CIMO), n’a jusqu’ici manifesté alors que le désarroi s’installe dans le cœur des familles cherchant à se mettre à l’abri.

Ainsi débute une nouvelle semaine teintée de violences alors que les cas infectés de covid-19 progressent de façon inquiétante avec la barre des 900 déjà dépassés dimanche soir.