AFFAIRE BARBANCOURT QUI DIRIGE L’ENTREPRISE ? Jean-Marc GARDERE répond à Nathalie Delphine GARDERE Interview Exclusive
Monsieur Jean-Marc GARDERE, selon un communiqué publié par ses Avocats, Nathalie Delphine GARDERE a repris le contrôle de la Société. Avec la sentence arbitrale, elle a désormais 37,25% du Capital social. Elle se dit commanditée. Qu’en dites-vous ?
Tout entrepreneur, soucieux de l’image de la société qu’il dirige, est appelé à transcender les clivages, à garder une posture de personnalité sereine et réservée, à ne s’adresser à l’opinion publique que pour annoncer des nouvelles aussi bonnes pour son pays que pour l’entreprise. Au nom de ces valeurs, j’ai longtemps gardé le silence. Mais, aujourd’hui, je romps ce silence en accordant cette interview à Juno7 pour exercer un devoir de vérité dans l’affaire qui nous oppose à notre associée, Madame Nathalie Delphine GARDERE.
D’entrée de jeu, Nathalie Delphine GARDERE n’est pas commanditée de la Société du Rhum Barbancourt. Elle a perdu cette qualité depuis fin août 2018 par décision de l’assemblée générale qui a révoqué son mandat et a nommé commandités Monsieur Michel GARDERE et votre serviteur Jean-Marc GARDERE. Depuis cette date jusqu’à nos jours, nous dirigeons la société, nous promouvons ses idées fortes, nous œuvrons au bien-être de plusieurs centaines d’ouvriers, nous mettons sur le marché local et international les produits du rhum Barbancourt avec un contrôle de qualité exceptionnel et participons du renom et de la fierté d’Haïti en présentant un rhum qu’on associe à notre identité et qu’on considère comme un patrimoine national.
Malheureusement, certaines personnes s’accrochent à leur intérêt personnel au détriment de celui de la société. Comment peut-on se dire commanditée d’une société sans mandat de l’assemblée générale ? C’est un principe élémentaire en droit des sociétés, notamment au regard des statuts qui sont la loi des parties.
- C’est une insulte à l’intelligence de prétendre avoir le contrôle de la société avec 37,25% tandis que les actionnaires majoritaires disposent de 62,75% du capital social de la société et ne vous ont pas donné mandat.
- En matière de société en commandite simple, comme c’est le cas pour Barbancourt, les sociétés ont une durée limitée. Nathalie Delphine GARDERE a été commanditée juste après la disparition de son père, mais ce mandat est échu depuis août 2018 et nous ne lui avions pas renouvelé notre confiance. C’est une insulte à l’intelligence de se dire commanditée en s’accrochant à une convention qui n’existe plus. QUI VEUT-ON TROMPER?
Monsieur Jean-Marc GARDERE, pour se prévaloir de la qualité de commanditée, Madame Nathalie Delphine GARDERE évoque une sentence rendue par la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage d’Haïti. Qu’en dites-vous ?
La sentence arbitrale évoquée par Nathalie Delphine GARDERE a été rendue entre elle et sa mère, Muriel GARDERE et porte sur le partage de leurs parts dans la société. Cette sentence ne concerne pas Barbancourt et encore moins la gestion de la société.
La sentence arbitrale entérine que Delphine GARDERE a désormais 37,25% des parts sociales dans la société et que sa mère Madame Muriel GARDERE n’est plus associée. Et rien d’autre.
Qu’a fait Nathalie Delphine GARDERE pour exécuter cette sentence ?
Cette sentence, soulignons-le, ne peut être exécutée que d’une seule manière. On notifie la décision au Ministère du Commerce et de l’Industrie et on fait inscrire ses parts de 37,25% dans les registres des sociétés en commandite. Ensuite, on informe la Société du Rhum Barbancourt qui convoque une réunion d’assemblée générale par laquelle on retire Madame Muriel GARDERE dans la liste des associées. Aussi, l’Assemblée fera-t-elle inscrire les nouvelles parts de Nathalie Delphine GARDERE dans ses registres. Ainsi, s’exécute la sentence tout simplement.
Au lieu de procéder de la sorte, Nathalie Delphine GARDERE s’est fait accompagner de forces de l’ordre. Elle a délégué la nommée Michèle Jean Pierre dans les locaux de l’usine Barbancourt avec d’autres individus. Selon les ouvriers, ils ont changé les serrures des portes. Ils ont installé une autre compagnie de sécurité. Ils ont fait mettre dehors les agents de sécurité légitimes. Ils ont menacé de suspension et de révocation les cadres et les salariés qui n’ont pas obtempéré. Ils se sont saisis des clés des coffres. Ils ont adressé des courriels aux importateurs, fournisseurs et distributeurs comme si la sentence qu’elle a gagné contre sa mère faisait d’elle la directrice de l’entreprise. Quelle supercherie !
Elle veut substituer le faux au vrai en opérant par communiqué de presse aux fins de manipulation de l’opinion publique. Aucune institution ne lui reconnait et ne peut lui reconnaitre le droit d’agir au nom de la société sans mandat de l’assemblée générale.
Monsieur Jean-Marc GARDERE, que faire pour sauver Barbancourt ?
A ce propos, je fais miens les propos de notre Avocat-Conseil, Me Aviol FLEURANT. Barbancourt est un patrimoine qu’il faut à tout prix sauver.
Barbancourt, établie depuis 1862, a su maintenir sa qualité et prospérer malgré les crises humanitaires, les crises sanitaires et les difficultés économiques.
On ne peut sauver la Société que dans le cadre de pourparlers francs, sincères, honnêtes, entre associés, entre membres d’une même famille.
L’heure est grave. La garantie que je donne à mes compatriotes haïtiens, aux associés indistinctement et aux consommateurs de ce prestigieux rhum est que nous allons sauver ce patrimoine en péril. Nous le ferons, néanmoins, dans le respect, la justice, la dignité et l’honneur.
Jean-Marc GARDERE,
Société du Rhum Barbancourt
À lire aussi: