La police haïtienne devenue « un outil politique » intervient brutalement pour disperser une manifestation pacifique

Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national pour la défense des droits de l’homme, a déclaré que la dispersion du rassemblement de protestation par les policiers « est extrêmement grave ».

la police est devenue un « outil politique, utilisé contre l’exercice des droits des citoyens »

Mardi 30 juin 2020 ((rezonodwes.com))–La police nationale d’Haïti dont le directeur général Normil Rameau, est illégalement nommé à sa tête, montre de plus en plus ses griffes rétractiles à l’approche de la fin de mandat constitutionnel de l’apprenti-dictateur Jovenel Moise, le 7 février 2021. Lundi, des agents d’une unité spéciale de la PNH ont sauvagement mis fin, sur ordre du Palais National, à une manifestation pacifique organisée par le collectif Nou pap Domi pour dénoncer l’insécurité croissante où émergent crimes et assassinats, notamment à Port-au-Prince.

L’organisation, connue pour ses critiques à l’égard du gouvernement de Jovenel Moisel, a appelé à un sit-in devant le ministère de la justice, mais la vingtaine de manifestants ont été expulsés brutalement par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes.

Des agents de la Brigade départementale d’intervention et d’opérations (Ouest) ont également tiré à plusieurs reprises en l’air et à hauteur d’homme pour disperser le petit groupe qui avait déployé des banderoles sur une artère très fréquentée.

Avec des pancartes disant « Nous voulons vivre, nous avons des droits« , ils ont également dénoncé les meurtres commis dans le pays ces dernières semaines et ont demandé au ministre de facto de la justice, Lucmane Délile, d’assumer ses responsabilités, en rétablissant un climat de paix et de sécurité. Ils ont également demandé que justice soit faite pour toutes les victimes.

Vendredi dernier, les corps brûlés de deux jeunes danseuses ont été retrouvés à Tabarre, trois jours après leur mystérieuse disparition.

Les affrontements entre bandes armées ont également augmenté, avec un nombre élevé de morts, tandis que les autorités n’ont pas encore repris le contrôle des quartiers défavorisés, et que des organisations de défense des droits de l’homme ont récemment révélé des liens entre des fonctionnaires et des bandes.

Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national pour la défense des droits de l’homme, a déclaré que la dispersion du rassemblement de protestation par les policiers « est extrêmement grave ».

Selon le militant des droits humains en Haïti, qui a également participé à la mobilisation, la police est devenue un « outil politique, utilisé contre l’exercice des droits des citoyens », a-t-il déclaré.