Un élève haïtien Champion du concours poésie en liberté en France

Un élève haïtien, Carl Fendy Messeroux, est Champion du concours international de poésie pour l’année 2020, pour la catégorie des classes terminales.

Haïti.- Carl Fendy Messeroux : “on ne peut s’égarer de ses émotions avec une plume à la main.” Âgé de 19 ans, Carl Fendy Messeroux a été le récipiendaire du prix “poésie en liberté” du concours international de poésie pour l’année 2020 pour la catégorie des classes terminales avec son texte ” Clairin du soir”. Il a représenté le Collège Frère Odille Joseph de la ville des Cayes à ce concours. Il nous raconte comment il a vécu cette expérience et sa relation avec la poésie. “Poésie en liberté”, créé en 1998 par une association dont elle porte le nom , est un concours international de poésie en langue française adressé aux jeunes de 15 à 25 ans partout à travers le monde.

Juno7: Le 29 juin 2020, ton texte ” Clairin du soir ” a été choisi par le jury du prix poésie en liberté et cela fait de toi le  lauréat de ce concours. Parle nous un peu de cette expérience.

CFM: Cette expérience fut d’une grande importance. Cela est source de motivation et c’est un bonheur de réaliser (à ce siècle où tout semble se tourner vers la découverte technologique) qu’il existe des personnes qui se penchent sur l’oeuvre littéraire de jeunes poètes et y consacrent toute une analyse.
C’est à croire que la littérature est immortelle et traverse les années, les tendances. Cela démontre que les jeunes peuvent encore accoucher leurs émotions sur une page blanche. L’important ce n’est pas d’être lauréat d’un concours de poésie mais plutôt qu’il en existe  encore et cela c’est avant tout le plus important et c’est ce qui fait la beauté de cette expérience. Ce fut ma première participation à un concours de poésie et ce fut l’une des expériences les plus fortes de mon existence.

Juno7 : Qu’est-ce qui t’as poussé à participer à ce concours ?

CFM: J’ai été informé de ce concours par le biais de mon grand frère, Messeroux Ralph Adler. Et c’est aussi lui qui m’a conseillé d’y participer. Etant donné que je suis d’une curiosité naturelle, j’ai pas hésité à sauter sur l’occasion. C’était donc ma première participation à un concours bien que j’avais l’habitude d’écrire. Et c’etait plus d’une question de passion. Mon grand frère fut le premier acteur de ce choix, lui aussi poète.

Juno7:  Tu dis que tu avais l’habitude d’écrire, dis nous, quand as-tu commencé à écrire? Et que représente la poésie pour toi?

CFM: Dès mon jeune âge, (11 ans) sous les ailes de  mon grand frère Messeroux Ralph Adler. Mais ce n’est que plus tard que je commencerai à voir en la poésie un moyen de m’évader vers un autre monde, un monde qui me permet d’étaler mes sentiments sans contraintes. Comme j’aime à le dire, la poésie est avant tout le fait d’exprimer ses émotions. Ces émotions peuvent se manifester sous la forme de revendications, de plaintes etc… La poésie c’est la liberté de s’exprimer et c’est un monde ouvert à tous. Il n’y existe ni d’excellents ni de piètres poètes. On ne peut s’égarer de ses émotions avec une plume à la main. Voilà ce que représente la poesie pour moi

Juno7:  Dis nous Carl, Qu’est ce qui t’inspire? as-tu un modèle?

CFM: En primaire j’avais l’habitude de lire les grands auteurs de la littérature haitienne et bien que je ne comprenais point la totalité de leurs écrits mais il y’avait quelque chose qui m’attirait. La façon dont on parlait d’eux me fascinait et je m’étais dit :”voilà, ce serait super d’être comme eux”  Puis il y’avait un groupe de poète du collège Frère Odile (GPA : groupe de poète Amateur) qui m’a entraîné dans ce courant. Par contre, maintenant ce qui m’inspire ce n’est point une personne bien que j’admire tant de poètes, mais plutôt l’éclat même de la poésie, le monde poétique. Avant, pour modèle, j’avais mon grand Frère puis par la suite ce fut Carl Brouard, Arthur Rimbaud et Etzer Vilaire.

Juno7 : Revenons à ton texte, ” Clairin du soir” le titre est un peu accrocheur,  que cache ce texte?

CFM:  On me l’a signalé plusieurs fois (rire) .
À la vue du titre cela semble cacher les écrits d’un bohémien. Mais cela est tout autre ou plutôt cela dépasse cette première impression. Ce sont plutôt les plaintes d’un incompris qui, dérouté à force d’être déçu par l’atrocité des événements de sa vie, veut non pas panser mais adoucir sa plaie à l’ombre de quelques verres. Mais tout ceci n’est que provisoire, un bonheur éphémère même illusoire et il s’en rendra compte à la fin de la poésie.

“Une main lente à la plume que mes pensées dépassent…
Un autre verre, un soupir puis une nouvelle extase…
Et l’encre noir est versé sur le blanc de la feuille…
Comme le blanc de mon âme que j’ai mis en cercueil…” ( Extrait de Clairin du soir)

 

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