Insécurité en Haïti : Un bébé de 8 mois tué par balle durant des affrontements entre gangs fédérés pro-Jovenel Moise et rivaux à Cité Soleil

La police nationale toujours prête à intervenir à coup de gaz lacrymogènes pour empêcher toute manifestation, tout sit-in et marches pacifiques anti-gouvernementaux, s’est une fois de plus montrée très passive lors d’affrontements entres gangs armés pro-Palais national et rebelles, à Cité Soleil.

La violence et les violations des droits de l’homme sont la conséquence de l’impunité qui règne dans le pays, et c’est pourquoi la violence est à son apogée dans la société », a déclaré Joël Joseph, secrétaire général de l’ECCJ.

Lundi 13 juillet 2020 ((rezonodwes.com))–Une fillette de huit mois a été abattue à Cité Soleil, au milieu d’affrontements entre gangs lourdement armés, a rapporté sa mère à une station de radiodiffusion privée de la capitale. Le Réseau national pour la défense des droits humains (RNDDH) a déploré le meurtre du bébé et a ouvertement critiqué le soutien présumé du gouvernement de Jovenel Moise aux gangs armé, et a appelé les autorités à rendre justice dans cette affaire.

La mère du bébé faisant le récit de la tragédie a laissé entrevoir que le pouvoir de Jovenel Moise a dressé des gangs fédérés G9 contre gangs non fédérés, pour arriver à prendre le contrôle du plus grand bidonville du pays à l’approche des élections-bidons programmés par un CEP expiré depuis janvier 2017.

Lenèse Léo, avec une désolation, a expliqué à l’antenne de la station la fin tragique qu’a vécue son enfant. « Ma maison avait été touchée par des tirs lorsqu’un sniper a réussi à tuer un membre présumé du gang rival. La balle d’un fusil automatique a transpercé l’oreille droite de ma fillette, lui a coupé la langue et lui a explosé la joue gauche », a-t-elle raconté avec amertume et la rage au cœur.

La mort de la petite Meridina Fleurimont vient s’ajouter aux deux cents personnes qui ont perdu la vie jusqu’à présent cette année dans des tirs croisés ou des actions de gangs à Port-au-Prince, en particulier dans les communes défavorisées et sans loi.

Ces dernières semaines, plusieurs de ces gangs ont rejoint le G-9 et la structure familiale, qui a même organisé des manifestations dans la capitale avec un défilé d’armes automatiques, tandis que la police agissant sur ordre du Palais national, a-t-on dénoncé, est restée dans les commissariats.

A rappeler que la semaine dernière, la Commission épiscopale pour la justice et la paix (Ce-Jilap) a rapporté qu’au moins 243 personnes sont mortes violemment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, dont près de la moitié ont été tuées par balle, deux lynchées et 15 brûlées, en plus de 20 enfants « décapités et brûlés pour que leur identité ne soit pas découverte ». C’est la réalité au quotidien d’Haïti, l’un des pays les plus pauvres au monde et le plus corrompu de la Caraïbe, selon un rapport de Transparency International..