Entre la Chine et les Etats-Unis, l’escalade des tensions

Un peu plus de deux ans après la guerre commerciale déclarée par le gouvernement Trump à la Chine, les Etats-Unis ont ouvert de nouveaux fronts pour exercer des pressions sur Pékin, au nom des principes qu’ils défendent et au moyen de lois extraterritoriales. L’offensive porte sur des questions politiques – l’autonomie pour Hongkong, les droits de l’homme pour la région du Xinjiang, et l’espionnage pour Huawei et les médias officiels chinois aux Etats-Unis, désormais désignés comme des « missions étrangères ».
« C’est la première fois depuis Tiananmen, en 1989, que des sanctions aussi systématiques sont prises contre la Chine. A l’époque, c’était un massacre. Là, cela punit la répression, mais ce qui est visé, c’est l’affirmation de puissance chinoise. La vraie question est désormais : “Peut-on laisser une dictature devenir la première puissance mondiale ?” », analyse le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l’université baptiste de Hongkong.
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Le « blitzkrieg » juridique américain repose sur le Hongkong Autonomy Act, signé le 14 juillet, le Uyghur Human Rights Policy Act, signé le 17 juin, ainsi que sur le Global Magnitsky Human Rights Act. Cette loi, originellement destinée à la Russie, étendue en 2016 aux auteurs de violations des droits de l’homme dans le monde entier, cible pour la première fois la Chine. Plusieurs hauts responsables du Xinjiang ayant eu un rôle-clé dans la politique d’internement massif de la minorité ouïgoure sont désormais interdits de séjour aux Etats-Unis, et leurs avoirs, s’ils en ont, gelés par le département d’Etat.
La nouvelle loi sur Hongkong, qui s’ajoute à la révocation du traitement préférentiel réservé au territoire par les Américains en matière commerciale et financière, doit sanctionner les entités et les individus ayant contribué à éroder le haut degré d’autonomie de Hongkong au moyen de la loi de sécurité nationale promulguée par Pékin le 1er juillet dernier. Aucun nom n’a été précisé, mais « tout est sur la table », a signalé un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.
Ralentir la quête technologique chinoise

Bloomberg a rapporté, mercredi 15 juillet, qu’étaient pressentis pour rejoindre la liste le responsable des affaires de Hongkong au sein du Comité permanent du Parti communiste chinois (PCC), Han Zheng – soit, potentiellement, le dirigeant chinois le plus haut placé jamais ciblé –, ainsi que la chef du gouvernement de Hongkong, Carrie Lam. Le New York Times faisait état, le même jour, d’un plan à l’étude à la Maison Blanche pour interdire de visa les 92 millions de membres du PCC. Une décision toutefois délicate à mettre en œuvre en raison de la difficulté, pour les Américains, de vérifier ce statut pour les membres ordinaires.

AFP Et Haiti24

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