Le DG de la PNH publiquement critiqué par le PM Joseph Jouthe

Lors de la 5e édition du dialogue communautaire, le président du CSPN, le PM Joseph Jouthe a exposé la faiblesse de la PNH à la face du monde.

Port-au-Prince , Haïti .- Comme annoncé, la cinquième édition de “Dialogue Communautaire”, une initiative du président Jovenel Moïse, s’est tenue le dimanche 09 août 2020 au palais national. Ce dialogue débuté avec un hommage post mortem bien mérité à Anthony Pascal, dit Konpè Filo, a permis au chef de l’Etat et aux membres du gouvernement d’aborder deux problématiques clefs: insécurité et énergie.

Sans retenu ni recul, le Premier ministre Joseph Jouthe, en sa qualité de chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), a dit clairement être insatisfait de la gestion faite par la Police Nationale d’Haïti du phénomène de l’insécurité, lequel phénomène considéré comme étant en pleine résurgence ces derniers mois. En témoigne les deux récentes attaques armées survenues à Cité Soleil et à Ganthier ayant coûté la vie à deux bébés de moins d’un an.

“Je ne suis pas satisfait de la performance de la PNH. Moi, je suis fatigué”,a déclaré le chef du gouvernement disant qu’il n’est pas à son poste pour échouer. Il a martelé les trois mots qui suivent en s’adressant au commandant en chef de la PNH, Rameau Normil: nomination, révocation et démission.

Pour se justifier, Joseph Jouthe revient sur l’assassinat des deux nourrissons. “J’ai perdu deux bébés. J’ai des sentiments et en tant que père, je sais de quoi je parle”,poursuit-il sans mâcher ses mots précisant qu’un chef doit prendre ses responsabilités.

“Il y a un problème au sein même de la Police. Quand vous passez un ordre, il doit être exécuté”, martèle-t-il mettant en doute, ce, aux yeux du monde, l’autorité du directeur général de la PNH, Rameau Normil sur ses agents. Le Premier ministre semble comprendre mal qu’à chaque recrudescence des actes d’insécurité le problème d’équipements refait surface.

Pour répondre au Premier ministre Jouthe , le commandant en chef de la Police a évoqué ses expériences, ses compétences dans le domaine de la sécurité qui, rappelle-t-il ne dépend pas uniquement de la Police Nationale d’Haïti. Selon lui, l’institution a besoin d’équipements spécifiques de protection pour être plus efficace. Rameau Normil a précisé qu’une demande a été envoyée au bureau du Premier ministre tout en évoquant le principe”un homme, une mission et des moyens”.

“Je sais ce que je fais. Arrêter les bandits, c’est ce que je fais le mieux. J’ai fait l’école militaire”, souligne-t-il affirmant qu’il a déjà lancé une opération baptisée “Terminator 1” ayant conduit à l’arrestation de 8 membres du groupe 400 mawozo accusés d’être à l’origine de l’assassinat du bébé de 4 mois tué récemment à Ganthier. Toutefois, le directeur général Rameau Normil a rappelé au premier Jouthe que l’insécurité coûte plus chère que la sécurité.

Le malaise était visible entre le président du CSPN et le secrétaire exécutif de cette structure. Le chef de l’Etat, Jovenel Moïse voulant calmer la tension a dit comprendre la frustration du Premier ministre Joseph Jouthe. Convaincu également de l’exposé du DG Rameau Normil , il a demandé au numero 1 de la police nationale d’Haïti d’acheminer au cabinet du Premier ministre Jouthe les spécifications détaillées relatives aux matériels de protection sollicités auprès du gouvernement pour mieux équipés les policiers dont casques, gilets parre-balle, munitions, matériels roulants etc.

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