Flashback-21 nov. 2018|Création en Haïti « d’une milice en catimini et embauchage de mercenaires », révèle Haïti-Observateur

En période de fin de règne, quand les dirigeants tombés en disgrâce se retrouvent au bout de leur rouleau, ils sortent toutes sortes de magies de leur chapeau. Avant la fédération des gangs armés avec BBQ pour commandant en chef, l’apprenti-dictateur Jovenel Moise qui n’est pas loin d’aller fournir des comptes au Tribunal International de La Haye, n’était pas à ses premiers essais.

Jovenel Moise se torde les mains de désespoir pour monter un CEP-Dermalog de 9 mercenaires-machann peyi.

Jeudi 13 août 2020 ((rezonodwes.com))–Flashback–https://rezonodwes.com/2018/11/21/creation-haiti-dune-milice-en-catimini-et-embauchage-de-mercenaires-revele-haiti-observateur/

Confrontée à la détermination des PetroCaribe Challengers, l’équipe Moise-Céant se torde les mains de désespoir, écrit le journal haïtien de New York, Haïti-Observateur, dans son avant-dernière livraison de novembre

New York, mercredi 21 novembre 2018 ((rezonodwes.com))–En période de fin de règne, quand les dirigeants tombés en disgrâce se retrouvent au bout de leur rouleau, ils sortent toutes sortes de magies de leur chapeau. Dans l’empressement pour se tirer d’embarras, les décisions qu’ils prennent à la dernière minute ne font que précipiter la fin. C’est bien le cas de Jovenel Moïse et de Jean Henry Céant qui, pensant écarter l’inévitable, ont commis bêtises sur bêtises. Au point que, d’ores et déjà, plusieurs observateurs se croient autorisés à dire «le sort en est jeté » pour le régime tèt kale deuxième version.

En effet, la première décision prise par Moïse et Céant pour tenter d’avoir raison du peuple haïtien debout comme un seul homme, pour exiger la tenue du procès des voleurs des USD 3,8 millions $ du fonds PetroCaribe, ainsi que la démission immédiate de Jovenel Moïse, est l’introduction d’une force de sécurité totalement étrangère à la Police nationale d’Haïti (PNH).

Il s’agit d’individus dotés d’armes différentes et inconnues de la hiérarchie policière, et vêtus en uniformes noirs et grotesques. Ces agents de sécurité, identifiés par leur uniforme comme des membres de la PNH, circulent à bord de véhicules flambants neufs. Ce qui donnait lieu à toutes sortes de conjectures par rapport à leur origine.

Des mercenaires engagés par l’administration Moïse-Céant seraient responsables de la mort de personnes ayant atteint des projectiles à la tête

Mais le mystère entourant l’étrange spectacle offert par ces membres de cette force de sécurité est dissipé par le directeur général de la Police nationale, Michel-Ange Gédéon. Dans une communication faite à la radio, il a déclaré ne pas reconnaître ces «policiers » dont l’uniforme est différent de ce que portent les différentes brigades spécialisées de la PNH. M. Gédéon a précisé en outre que le Police haïtienne ne possède pas les armes M-60 que portent ces faux policiers circulant à bord de véhicules affichant l’insigne de la « USPGN ».

M. Gédéon a demandé à ces derniers, qui semblent appartenir à l’Unité centrale de sécurité du Palais national (UCSPH) de rentrer à leur base et d’y rester. Selon lui, ces faux policiers seraient sous le commandement du dirigeant de cette composante de la PNH, qui reçoit ses ordres directe ment de l’exécutif.

Le DG de la PNH aurait passé des instructions au directeur de l’UCSPH l’enjoignant de rappeler à leur base (Palais national) les forces qu’il contrôle et qui commet des exactions contre les manifestants et ceux perçus comme étant opposés au gouvernement Moise-Céant, poursuit Haïti-Observateur.

L’hebdomadaire de la diaspora de New York rappelle que la UCSPH a pour coordonnateur le commissaire Vladimir Paraison. D’après des sources judiciaires, à Port-au-Prince, Vladimir Paraison serait impliqué dans l’affaire des armes de Saint-Marc. Il persiste à ignorer une convocation du juge instructeur de Saint-Marc Dieunel Lumérant, en vue de l’interroger sur son rôle dans le dossier.

D’aucuns disent que les autorités judiciaires américaines veulent interroger Paraison, indiquant que d’autres moyens seront utilisés pour l’inciter à se conformer. Selon des informations obtenues sur le terrain, la plupart des faux policiers disposent de mitrailleuses de gros calibres, dont certains sont des francs-tireurs. On laisse croire qu’ils seraient responsables de la mort de personnes ayant atteint des projectiles à la tête.

Le gouvernement doit plusieurs mois d’arriérés de salaire au personnel des missions consulaires, sans oublier des policiers

Tout cet étalage d’armes pour lesquelles une provision adéquate de munitions doit être assurée ajouté à ces nouveaux véhicules observés, en sus des uniformes doit coûter une importante somme d’argent. Cela surprend au superlatif quand on connaît la condition désastreuse des finances du pays, au point que l’administration Moïse-Céant doit plusieurs mois d’arriérés de salaire au personnel diplomatique et consulaire, qu’elle tarde encore à payer. Sans oublier des policiers, dont certains attendent de puis plus de cinq mois des arriérés de salaire promis.

Même chose pour les enseignants. À moins que les fonds ayant servi au financement de cette armée de mercenaires proviennent de ressources liées aux trafics illicites, le gouvernement, qui aura succédé à Jovenel Moïse, aura une lourde facture à payer. Contrairement aux suppositions faites autour du déploie ment d’étrangers comme force de sécurité, des sources diplomatiques ont informé que ce sont des mercenaires dominicains recru tés grâces au bons offices du sénateur dominicain Félix Bautista, qui se trouve logé à la même enseigne que Moïse et con sort, dans le dossier Petro Caribe.

Ayant une épée de Damoclès suspendue sur sa tête, par rapport à ce dossier, Bautista n’hésite pas un instant à prêter main forte à Jovenel Moïse et ses alliés impliqués dans le vol des USD 3,8 mil liards $ provenant de la vente du brut vénézuélien sur le marché haïtien. Les récriminations dirigées contre le gouvernement dominicain par certains observateurs l’accusant d’avoir expédié des policiers pour prêter main forte à son homologue haïtien se sont révélées fausses. Dans le présent contexte politico-diplomatique, les autorités dominicaines n’auraient jamais souscrit à un tel projet. Surtout que la République dominicaine collabore avec les autorités judiciaires américaines dans la gestion du dossier de Petro Caribe.

Emmanuel Macron, dans un tweet, aurait demandé la « fin de la violence« 

À cet égard, le président français, Emmanuel Macron, dans un tweet glissé sur les réseaux sociaux, aurait lancé un appel à la « fin de la violence » qui se déroule en Haïti. Par la même occasion il a suggéré la fermeture du Lycée Alexandre Dumas, à Port-au-Prince, en sus d’exhorter « à la vigilance » le personnel de la Mission diplomatique française à la capitale haïtienne.

Dans ce même avis, M. Macron a invité ce dernier à ne pas s’aventurer dans la rue le lendemain, soit le mardi 20 novembre.

Par ailleurs, des sources diplomatiques ont laissé entendre que le CORE Group aurait averti Jovenel Moïse qu’il est urgent de reprendre le contrôle du pays « le lendemain » (mardi 20 novembre). Autrement il ne pourra plus compter sur son appui.

Des enrôlés de FAd’H en uniforme de police

À ces faux policiers, qui sont appelés à jouir le rôle de tueurs à gages, il faut ajouter une centaine d’hommes, ceux qui restent des Forces armées d’Haïti (FAdH), qui seraient arrivés à Port-au-Prince pour assurer la défense du gouvernement.

Tout compte fait, la présence de mercenaires portant des armes de gros calibre n’a pu empêcher la mobilisation Petro Caribe Challenge de suivre son cours. La deuxième journée de grève (mardi 19 novembre) s’est révélée plus intense que la veille. Et au train où continue l’action des militants, la troisième journée risque de dépasser la deuxième. Dans la mesure où la nation presque entière s’aligne derrière les activistes PetroCaribe Challenge, les chances que Jovenel Moïse peut durer encore une semaine diminuent d’heure en heure.

Haïti-Observateur, en conclusion, se demande pendant combien de jours les chefs d’entreprises et le commerce pourront encore endurer cette période de vache maigre ?