Transfert de 2 leaders syndicaux : La FJKL appelle au respect des droits des enseignants

La FJKL, qui dénonce une répression syndicale au niveau ministère de l’éducation nationale, appelle au respect des droits des enseignants.

Port-au-Prince, Haïti.- La Fondasyon Je Klere (FJKL), dans une note de presse rendue publique ce mardi 18 août 2020, dénonce dans la foulée ce qu’elle appelle une répression syndicale évoquant notamment les transferts non-sollicités des syndicalistes Rose Thérèse Magalie Georges, secrétaire générale de la Confédération Nationale des Éducatrices et Éducateurs Haïtiens (CNEH) et Georges Wilbert Franck, coordonnateur général de l’Union Nationale des Normaliens et Éducateurs d’Haïti (UNNOEH).

Dans des interventions publiques, les 2 syndicalistes ont accusé le titulaire du Ministère de l’Éducation Nationale Pierre Josué Agénor Cadet de vouloir se venger d’eux à cause de leurs critiques face à la mauvaise gestion de la crise sanitaire liée au COVID-19.
« La Fondasyon Je Klere (FJKL) a appris une vague de mesures de transfert touchant des leaders syndicaux, vraisemblablement en raison d’opinions publiquement exprimées contre l’insuffisance de mesures de protection prises par le Ministère pour faire face à la propagation du coronavirus à l’occasion de la réouverture des classes.

La FJKL, sans contester le droit du Ministère d’opérer des transferts au sein de son personnel, rappelle que ces mesures ne doivent jamais avoir un caractère punitif. En premier lieu, les mesures de transfert doivent obéir aux règles régissant le statut particulier des personnels éducatifs du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) dans sa lettre et dans son esprit.

En second lieu, l’exercice de transferts du personnel enseignant -surtout pour des leaders syndicaux- déjà mal rémunéré, doit obéir à des critères objectifs et logiques relatifs aux points suivants : a) changement d’adresse impliquant une augmentation des dépenses pour l’enseignant -e; b) le problème de santé dans une période de Covid-19 ; c) l’ancienneté ; d) l’attachement de l’enseignant-e à un milieu donné.

Ce qui peut avoir un impact significatif sur les conditions de vie du concerné et son salaire de misère ; e) les privilèges indispensables attachés au transfert (frais de loyer, de déplacement et carte de débit). » lit-on dans la note de presse de la FJKL de ce mardi 18 août qui rappelle que toute mesure de transfert doit être préalablement négocié avec l’enseignant–e pour faciliter son intégration dans le nouveau milieu où il est appelé à évoluer.

La FJKL déplore par ailleurs que le transfert de Madame Rose Thèrèse Magalie GEORGES, dirigeante de la Confédération Nationale des Éducatrices et Éducateurs d’Haïti (CNEH) -syndicat d’enseignant vieux de trente-quatre ans- et Directrice de l’École République des États-Unis d’Amérique, ait donné lieu à l’arrestation injuste et injustifiée du Président du Comité des Parents, Eric CALIXTE, à l’occasion d’un mouvement de protestation pacifique de certains parents contre l’ordre de transfert de la directrice de l’établissement. Eric Calixte a recouvré sa liberté quelques heures après grâce à l’intervention du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Ducarmel Gabriel.

La FJKL invite le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) à prendre la voie de la négociation collective avec les syndicats d’enseignants pour trouver une issue heureuse à cette situation qui risque de perturber le fonctionnement régulier des écoles en cette période déjà si difficile.

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