Ouverture vendredi soir du festival de cinéma de Deauville

par Chloé COUPEAU

Le festival du cinéma américain de Deauville ouvre vendredi soir pour dix jours avec notamment neuf films privés de présentation à Cannes à cause du Covid-19 et l’espoir de donner le « signal » d’un retour des spectateurs en salle.

Le festival « est complet les samedis, vendredis et le mercredi soir, comme d’habitude » mais avec 30% de places disponibles en moins en raison du Covid, a expliqué jeudi à l’AFP Carine Fouquier directrice générale du CID, le centre de congrès de Deauville.

« C’est plus qu’espéré. Ça rend optimiste. Honnêtement je craignais bien pire. Ça veut dire que les festivaliers sont rassurés par les mesures sanitaires en place. Ça peut être un bon signal pour le remplissage des salles de cinéma. Les films de la sélection de Cannes vont sortir en salle après. Si ça peut donner l’impulsion, tant mieux », a ajouté Mme Fouquier. 

Le festival accueille habituellement environ 60.000 spectateurs.

Le tapis rouge, en place jeudi, n’est ici pas bordé de hauts murs comme à la Mostra de Venise, qui s’est ouverte mercredi, mais des habituelles barrières, le long desquelles le public masqué pourra apercevoir les stars. Les agents de sécurité seront chargés, en plus de la fouille des sacs, de vérifier le port du masque.

Ici comme à Venise, les Américains seront absents. Ou presque.

L’Américain Jonathan Nossiter (« Mondovino ») viendra d’Italie, où il vit, présenter avec la britannique Charlotte Rampling « Last words », « l’histoire étonnante de la fin du monde, vécue de manière tendre et joyeuse », selon le dossier de presse. Le film fait à la fois partie de la sélection cannoise présentée à Deauville et de la compétition normande.

Outre la présidente du jury, Vanessa Paradis, sont annoncés dans les salles de la station balnéaire Catherine Frot, Maïwenn, Benoît Poelvoorde, Louis Garrel, Pio Marmaï, Lucas Belvaux, Bruno Podalydès, Vincent Lacoste ou Noémie Merlant.

– 70 films au programme –

Au total, neuf des 52 films qui avaient été sélectionnés pour l’édition 2020 avortée du festival de Cannes seront projetés à Deauville.

Seront ainsi successivement présentés aux spectateurs masqués « A Good Man » de Marie-Castille Mention-Schaar avec Noémie Merlant, « Les Deux Alfred » de Bruno Podalydès avec Sandrine Kiberlain, Denis et Bruno Podalydès, « Des hommes » de Lucas Belvaux avec Gérard Depardieu, « ADN » de Maïwen avec Louis Garrel et Fanny Ardant, « Rouge » de Farid Bentoumi, le réalisateur de « Good luck Algeria » et « Slalom » de Charlène Favier avec Noée Abita. « Peninsula » de Yeon Sang-ho sera également projeté mais sans l’équipe du film.

Parallèlement à ces avant-premières, 15 films américains sont en compétition dont huit films de femmes et sept premiers films. 

Parmi eux, « Last Words » de Jonathan Nossiter et « Kajillionaire » de Miranda July (réalisatrice et rôle titre de « Moi, toi et tous les autres », Caméra d’or à Cannes en 2005) sont les deux seuls pour l’heure à avoir une date de sortie en France (respectivement 21 octobre et 30 septembre).

Sont également en compétition Eleanor Coppola, l’épouse de Francis Ford, et la grande figure du cinéma indépendant américain, Kelly Reichardt.

Cette sélection réunit « beaucoup de films sur l’émancipation féminine », a précisé Bruno Barde, directeur du festival, interrogé par l’AFP lors d’un point presse. « Il n’y a pas beaucoup de films où on rigole. Il y en a un ou deux – « Shiva baby » (de Ella Seligman, ndlr) et le film de Miranda July – où des choses graves sont traitées avec un ton un peu léger », a-t-il ajouté.

Le palmarès doit être annoncé le 12 septembre.

Au total près de 70 films seront projetés, dont une soixantaine d’Américains, a précisé Bruno Barde.

Le festival du film francophone d’Angoulême, le premier festival cinématographique d’importance organisé (du 28 août au 2 septembre) en France depuis la crise sanitaire, a lui attiré 23.000 spectateurs sur 28.000 places disponibles, une jauge sciemment allégée par rapport au cru 2019 (47.000).

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