Cris du cœur pour sauver l’année scolaire des enfants du Bel-Air et des autres quartiers précaires

Jeudi 10 septembre 2020 ((rezonodwes.com))– L’organisation Combite pour la Paix et le Développement (CPD) invite les autorités du pays à mettre un terme à une école à double vitesse et à tout faire afin de sauver l’année scolaire des enfants issus des familles défavorisées qui vivent dans les quartiers défavorisés et précaires.

En effet, quatre mois après la déclaration d’état d’urgence sanitaire dû à la pandémie du Covid 19, les autorités haïtiennes ont déclaré l’ouverture progressive des écoles du pays. Un nouveau calendrier scolaire a été adopté et publié par le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle.

Cependant, seules les écoles privées des quartiers sécurisés ont pu ouvrir ; les écoles publiques ainsi que les écoles privées des quartiers précaires demeurent inaccessibles. D’un côté les professeurs des écoles publiques sont en grève, réclamant de meilleures conditions de travail ; de l’autre cotée, les quartiers de la saline, Cité-Soleil-,Bel-air,Matissant, Pont Rouge, Grand –Ravine,Rue St Martin sont aux prises aux violences quotidiennes des groupes armés qui terrorisent la population sous le regard complice de la police nationale.

Aucune école, publique ou privée n’a pu fonctionner. Plutôt d’aller à l’école, les enfants sont témoins et victimes des forfaits des bandes armées. Nombreux sont les élèves, avec leurs parents qui se sont refugiés dans d’autres quartiers afin de fuir les violences armées à répétitions

Le Combite pour la Paix et le Développement sonne l’alarme et invite les dirigeants à sortir de leur léthargie afin d’apporter des solutions rapides pour faciliter l’accès de tous les enfants à l’école. L’école à double vitesse est un malheur qui risque d’emporter la nation haïtienne en créant des frères ennemis obligés de cohabiter dans un même espace. L’Etat doit se rendre compte qu’en délaissant les enfants des quartiers pauvres, il crée des monstres qui engloutiront notre nation.

En attendant des solutions structurelles pour finir avec l’école à double vitesse, CPD exhorte le Ministre de l’Education nationale, le premier ministre et tous les autres dirigeants en ce qui les concernent de tout mettre en œuvre pour que les élèves des quartiers pauvres et des écoles publiques puissent réussir cette année scolaire comme pour les autres élèves des écoles nanties.  

En ce sens, CPD rappelle que le droit à l’éducation est un garanti constitutionnel, qui incombe à l’Etat de protéger et de respecter. C’est aussi un droit transversal qui ouvre la voie à d’autres droits. L’un des principes fondateurs du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturel dont Haïti est signataire c’est l’accessibilité. Quand les enfants des quartiers défavorisés n’ont pas accès à leur salle de classe à cause des guerres des gangs sans que l’Etat ne fasse quoi que ce soit pour assurer la sécurité des enfants, le mot protéger devient vide de sens.

Pour cela, CPD propose de :

  1. Négocier rapidement une solution de sortie de crise avec les enseignants des écoles publiques ;
  2. Faciliter aux directeurs des écoles privées des quartiers précaires de conclure des partenariats avec d’autres écoles dans les zones sécurisées afin de permettre aux élèves de suivre des cours dans ces écoles.
  3. Ordonner aux écoles publiques et privés d’accueillir les élèves issus des zones de violences. 
  4. Mettre en places un programme psycho-social dans les écoles accueillant les élèves issus des zones de violence.
  5. Garantir un climat de paix et sécuritaire pour que les déplacés de la violence de Belair, de Pont rouge, de la saline et cite soleil, puissent retourner dans leur quartier respectifs.
  6. Reconstruction des maisons incendiées à Belair
  7. Mettre les moyens logistiques et financiers à la disposition des écoles de Cité Soleil, de La saline, de Pont Rouge,de Martissant , de grand ravine .

 Fritznel PIERRE

Directeur Exécutif

+509 3734-92-87

Twitter : @pfritznel1