Matinée de tension, 6 véhicules incendiés, les 5 policiers libérés
Matinée de tension dans les rues de la capitale, 6 véhicules incendiés, les 5 policiers sont libérés pour être placés en isolement à l’inspection générale.
Port-au-Prince , Haïti .- Le chef du parquet près le TPI de Port-au-Prince, Me Gabriel Ducarmel, après avoir perdu le support du premier ministre Joseph Jouthe, a annulé son ordre de dépôt émis vendredi après-midi contre les policiers Doddeley Pierre, Mackenson Cléus, Markenson Prévil, Angou M. Orcel et Sénèque. A présent, ils sont au niveau de la base de l’unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) à la rue Capois au Champ de Mars.
Les événements se sont enchaînés au rythme d’un “trailer”, d’un “blockbuster” Hollywoodien. Après que l’un des policiers auditionnés et incarcérés à l’Inspection générale de la PNH a envoyé une note vocale informant de leur transfert au pénitencier national, sur ordre du commissaire du gouvernement ai de Port-au-Prince, Me Ducarmel Gabriel, la nouvelle d’une levée de bouclier dans les rangs de l’unité spécialisée à laquelle ils appartiennent circulait sur les réseaux sociaux.
Il était question que les policiers abandonnent leur base car ils estiment que leurs frères d’arme n’étaient pas coupables. Ces policiers ont expliqué également dans une note vocale, qu’ils avaient pu localiser la résidence du bâtonnier Dorval deux jours après son assassinat soit le dimanche 30 août à 2h Am. L’inspecteur général en chef, Hervé Julien avait même indiqué, après leur audition, que les policiers ne doivent faire l’objet d’aucune poursuite pénale. Ils ont tout simplement commis des fautes administratives.
Dans la matinée de ce samedi 12 septembre, la tension est montée d’un cran. Les policiers ne semblaient pas vouloir avaler la pilule. Faire porter le chapeau à 5 d’entre eux parce qu’ils sont arrivés en retard sur une scène de crime vandalisée et souillée est inacceptable, avaient-ils indiqué. Des tirs d’armes automatiques ont été entendus un peu partout dans la capitale. Le mouvement pour la libération des cinq policiers prenait de l’ampleur et était sur toutes les lèvres.
Au moins six véhicules dont la plupart immatriculés « Service de l’Etat » ont été incendiés à Port-au-Prince par des hommes encagoulés en uniforme de police aidés de civils armés. Un véhicule a été incendié devant la barrière principale de la base de l’UDMO au Champ de Mars, deux autres à Nazon, un 4e près du collège Canado-hatïen, une Toyota Land Cruiser à Lalue et une benne à ordures de la mairie de Delmas incendiés à l’ave Lamartinière, Bois-verna.
Vu l’évolution des événements, le premier ministre Joseph Jouthe n’a pas tardé à réagir pour appeler à la protection des policiers. Car, selon lui une faute administrative ne requiert d’aucune manière la détention préventive au pénitencier nationale. Le commissaire Ducarmel s’est rétracté à travers une décision teintée de maladresse. Celle de renvoyer les policiers en isolement à l’IGPNH alors que la police des polices avait déjà indiqué que les policiers n’ont commis aucune faute pénale.
Les 5 policiers ont été récupérés au pénitencier national, après l’exequatur du parquet, par le directeur adjoint de l’UDMO, Guerlens Bazile. Ils sont dans leur base comme le voulaient les protestataires qui ont forcé la main au chef de la poursuite pénale dans la juridiction de Port-au-Prince.
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