Bélarus : répression violente contre des manifestants pacifiques, Michelle Bachelet réclame l’ouverture d’une enquête

« Il est vital pour l’avenir du Bélarus de briser ces cycles de répression et de violence croissantes », a affirmé vendredi la cheffe des droits de l’homme, Michelle Bachelet, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Espérons que Madame Bachelet se penche bientôt sur la situation d’Haïti où les manifestants sont sauvagement réprimés par la police au service exclusif du gouvernement de Jovenel Moise.

Samedi 19 septembre 2020 ((rezonodwes.com))–Lors de ce débat urgent demandé par l’Union européenne sur la crise politique dans ce pays, Mme Bachelet a réclamé l’ouverture d’une enquête sur les allégations de torture par les forces de sécurité après avoir reçu des « rapports alarmants sur la répression violente et continue des manifestations pacifiques ». 

« J’invite les autorités à faciliter à mener une enquête indépendante, transparente, rapide, approfondie et impartiales sur les allégations de violations graves des droits de l’homme », a-t-elle ajouté dans une déclaration lue par son adjointe, Nada Al-Nashif. 

Dans un réquisitoire présenté devant le Conseil des droits de l’homme, elle a ainsi décrit le harcèlement, l’intimidation, la pression et l’expulsion dont sont victimes les opposants, notamment les membres du Conseil de coordination. Des policiers et des agents de sécurité armés sont déployés selon un schéma quasi-systématique d’un « usage inutile ou excessif de la force contre des manifestants en grande partie pacifiques ».

« Après des décennies dans la fonction publique, je suis convaincue que la clé la plus importante de la bonne gouvernance est d’écouter », a ajouté la cheffe des droits de l’homme. Elle a dénoncé « l’enlèvement violent de personnes en plein jour par des individus masqués – vraisemblablement sur la base de leurs opinions exprimées pacifiquement ».

Une « vague de répression aveugle et brutale »

La Haut-Commissaire est particulièrement alarmée par les centaines d’allégations de torture et autres mauvais traitements en garde à vue, et par le peu de preuves d’une enquête rapide ou d’une désapprobation officielle de ces incidents signalés. Au contraire, ses services ont reçu « des indications inquiétantes selon lesquelles les victimes et leurs avocats sont de plus en plus réticents à présenter des plaintes pour torture et autres mauvais traitements – par crainte de représailles ». 

En écho au sombre tableau décrit par la cheffe des droits de l’homme, la Rapporteure spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Bélarus s’est inquiétée du sort des milliers de Bélarussiens « sauvagement battus ». Selon Mme Anaïs Marin, cette « vague de répression aveugle et brutale » s’est traduite par « plus de 500 cas de torture, commis par des agents de l’État ».