Haïti sous l’emprise des gangs, la PNH perd plus de 800 agents en six mois

Dans un contexte de montée en flèche de la violence en Haïti, la perte de plus de 800 policiers au cours des six premiers mois de cette année est une réalité regrettable, révèle l’ONU. Selon une enquête du Miami Herald, ce nombre alarmant de départs est accompagné de milliers d’Haïtiens fuyant leur pays pour échapper à cette violence dévastatrice. À présent, la totalité de la capitale, Port-au-Prince, est sous le contrôle de gangs armés.

Ces révélations sont issues d’un rapport crucial du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, adressé au Conseil de sécurité de l’ONU le mois dernier. Ce rapport examine de près la manière dont la communauté internationale, soutenue par les États-Unis, pourrait apporter son aide à la Police Nationale d’Haïti pour endiguer la montée de la violence.

La perte de 774 officiers de police, comparée à l’année précédente, représente une augmentation significative, dépassant la moyenne d’environ 400 départs par an. Ces pertes sont le résultat de divers facteurs, notamment des démissions, des absences non autorisées, des licenciements, des départs à la retraite et des décès en service.

Ces développements inquiétants surviennent alors que les attaques armées contre les habitants de plusieurs quartiers de Port-au-Prince continuent de s’intensifier, perturbant gravement la vie quotidienne des résidents qui sont contraints de fuir leurs maisons pour échapper aux tirs nourris d’armes automatiques.

L’un des quartiers les plus touchés est Carrefour-Feuilles, depuis longtemps convoité par les groupes armés en raison de sa position stratégique sur la colline de Morne L’Hôpital, dominant la banlieue de Port-au-Prince, et de sa proximité avec d’autres bidonvilles, comme Grand Ravine et Ti Bwa, actuellement aux mains de gangs utilisant ces zones comme bases pour kidnapper des victimes.

Les gangs ont déjà pris le contrôle d’environ 80 % de la capitale, et la maîtrise de la crête de la colline de Carrefour-Feuilles faciliterait leurs déplacements, les rapprochant à moins d’un mile du pénitencier national, où des tentatives d’évasion de prison ont été déjouées par la police lors d’attaques précédentes. Cela leur permettrait également d’accéder plus facilement à d’autres quartiers huppés, tels que Pacot et Turgeau.

Alors que des rumeurs circulent selon lesquelles les gangs se rapprochent de certains quartiers, les résidents continuent de fuir leurs maisons, souvent pillées et incendiées par ces groupes criminels qui errent librement dans les rues.

Face à cette situation critique, la Police Nationale d’Haïti a déclaré l’état d’alerte sur l’ensemble du territoire national, suspendant tous les congés et permissions, à l’exception des cas de maladie, à partir de ce samedi jusqu’à nouvel ordre. La population haïtienne est confrontée à une crise de sécurité majeure qui nécessite une réponse urgente de la part des autorités nationales et de la communauté internationale.

Marvens Pierre

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