En Avant appelle à une conférence des forces vives du pays

Dans une note de conjoncture que Métropole publie ci-après, En avant fait un bilan critique des trente mois d’une transition chaotique, ou « l’État d’exception devient permanent ». Devant la dégradation de la situation et l’échec du gouvernement, En Avant juge opportun de rassembler les forces vives du pays autour d’un compromis politique national inclusif pour éviter un bain de sang et apporter la légitimité nécessaire à un gouvernement de transition. Chemin faisant, En Avant invite tous les acteurs politiques à privilégier l’arme de la dialectique et non la dialectique des armes ! Le parti condamne les appels à la destruction qui ne peuvent qu’empirer le drame actuel. Selon En Avant, la finalité d’une telle conférence doit être le rétablissement de la sécurité au plus vite, l’organisation d’élections et le retour à l’ordre constitutionnel.

Le 18 novembre 2023, date historique commémorant la dernière bataille de l’indépendance, En Avant tirait la sonnette d’alarme devant le risque de guerre civile et d’effondrement de l’État qui se dessinaient à l’horizon. En Avant invitait alors les forces politiques et sociales à s’inspirer du sacrifice des pères fondateurs pour trouver un compromis politique capable de ramener le pays à l’ordre constitutionnel.  

Le principal concerné par cet appel était le Premier ministre qui détient seul les rênes du pouvoir, et dont la bonne foi doit être le préalable fondamental à toute discussion politique sérieuse. Hélas, celui-ci et ses alliés politiques ont préféré se cacher derrière l’article 149 de la constitution, et l’accord du 21 décembre, pour perpétuer le statu quo, faisant fi d’un bilan qui expose les limites sinon l’incompétence du gouvernement. La dernière proposition de la CARICOM leur offrait pourtant l’occasion de faire les concessions nécessaires pour la mise en place d’un exécutif équilibré non-partisan avec un pouvoir bicéphale inspiré de l’esprit de la Constitution.

Depuis lors, la violence continue de faire rage avec son lot de kidnappings, d’insécurité et d’affrontements entre gangs rivaux. Les enfants ne peuvent pas fréquenter l’école. L’appareil judiciaire est infirme. Les dépenses de l’Etat sont sans contrôle. Les faillites se multiplient dans le privé. Les déplacés se comptent par milliers. La diaspora est interdite de fouler la terre natale. La capitale est otage de bandes armées qui sèment le deuil. Après trente mois d’une transition chaotique, l’État d’exception devient permanent. Devant ces grands malheurs et ce constat d’échec patent des autorités en place, En Avant en appelle de nouveau à une conférence des forces vives du pays pour trouver ce compromis historique qu’attend le peuple haïtien. Eu égard à cet impératif :

1.     En Avant invite le gouvernement à respecter les résolutions souveraines de cette conférence des forces vives du pays.

2.     En Avant invite les partenaires internationaux d’Haïti à prendre acte de cet ultime effort national.

3.     En Avant invite les éminentes personnalités de la CARICOM, l’organisation des Nations-Unies dont Haïti est membre fondateur, à être les grands témoins et garants du consensus et de la feuille de route qui sortiront de cette conférence politique.

4.     En Avant invite tous les regroupements politiques à privilégier l’arme de la dialectique sur la dialectique des armes. La violence des armes et les appels à la destruction ne peuvent qu’empirer le drame actuel. En Avant persiste et signe. Un compromis politique national suffisant peut éviter un bain de sang et apporter la légitimité nécessaire à un gouvernement de transition qui doit inspirer confiance à la société et aux acteurs politiques appelés à concourir aux prochaines joutes électorales. La finalité de ce compromis doit être le rétablissement de la sécurité au plus vite, l’organisation d’élections et le retour à l’ordre constitutionnel.

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