Attaques violentes des bandits dans des quartiers : les autorités restent silencieuses

Haïti traverse des jours sombres. Des bandits armés, déterminés à contrôler plus de territoires, ne cessent de montrer leurs muscles et continuer à semer la terreur. Après de longues résistances de la part des habitants et des policiers, les gangs ont finalement eu gain de cause. Ils ont maintenant le plein contrôle de Solino. Dans la foulée, les habitants des quartiers de Nazon, Christ-Roi, Lalue et Bourdon ont dû abandonner leurs foyers pour se réfugier ailleurs, formant ainsi des camps de fortune dans des bureaux publics ou sur des terrains privés.

À Port-au-Prince, c’est l’enfer. Les bandits ont incendié des maisons privées, des institutions publiques et des véhicules. Pendant ce temps, les autorités, occupées par des luttes internes pour le contrôle des portefeuilles ministériels et des directions générales, semblent ignorer les atrocités commises, laissant la population civile à son propre sort.

Des scènes déchirantes, relayées sur les réseaux sociaux, montrent des nouveau-nés, des vieillards, des enfants et des personnes handicapées contraints de dormir à la belle étoile, après avoir fui l’atrocité des gangs armés. Ces derniers continuent de chasser des familles entières de leurs foyers, plongeant ces déplacés dans une nuit cauchemardesque.

Ces exactions s’ajoutent aux blessures d’une capitale déjà fissurée depuis le séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Pourtant, aucune note officielle n’a été émise par les autorités. Pas un mot de sympathie, ni l’annonce de mesures pour limiter les dégâts ou accompagner les familles déplacées vers des solutions viables.

Entre-temps, certains quartiers tentent de renforcer leurs brigades locales. Mais la police, affaiblie et dépassée par les violences simultanées orchestrées dans plusieurs zones de la capitale, peine à répondre efficacement. Aujourd’hui, environ 80 % de Port-au-Prince est sous le contrôle de groupes armés.

Haïti semble abandonnée, non seulement par ses propres dirigeants, mais aussi par une communauté internationale qui, par son inaction, donne l’impression de vouloir être témoin d’un génocide ou d’une guerre civile.

Richarson Bigot
richardsonwiltesbigot@gmail.com

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