Haïti vote des sanctions contre Nicolàs Maduro et 27 de ses proches

16 pays membres du Traité interaméricain d’assistance réciproque (TIAR), dont Haïti, ont adopté le 3 décembre 2019 une résolution interdisant le président de la République bolivarienne et 27 de ses proches de traverser leurs frontières. Cette mesure vise aussi à interdire des transactions commerciales et le gel des fonds de Nicolàs Maduro et des membres de son régime dans les pays signataires de la résolution.

Une source dans la diplomatie haïtienne a souligné au journal que dans la résolution du TIAR, les pays membres n’autorisent pas d’intervention militaire au Venezuela, sinon le gel des biens de Nicolàs Maduro et de ses proches. Ils ne pourront pas non plus effectuer des transactions, quelle que soit leur nature, avec les pays signataires de la résolution du Traité interaméricain d’assistance réciproque (TIAR) ni entrer sur leurs territoires.

Avec cette résolution, les États-Unis entendent isoler un peu plus le régime de Nicolàs Maduro. En septembre dernier, l’administration Trump avait recouru à ce traité régional de coopération militaire, qui lie les États-Unis à 16 pays d’Amérique latine, en réponse aux exercices militaires ordonnés par le président vénézuélien Nicolàs Maduro le long de la frontière avec la Colombie.

Ce texte, signé en 1947 à Rio, prévoit de manière comparable à l’article 5 du traité fondateur de l’Otan une assistance mutuelle en cas d’attaque militaire lancée de l’extérieur contre l’un de ses signataires.

En septembre, lors d’une réunion du Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA), onze pays, dont Haïti, ont voté pour l’activation de l’organe de consultation du TIAR, mais le Costa Rica, le Panama, le Pérou et Trinité-et-Tobago se sont abstenus. L’Uruguay a de son côté estimé que la situation actuelle au Venezuela ne justifiait pas l’activation du traité.

Depuis la création du TIAR en 1947, cet organe consultatif a été convoqué 20 fois. Haïti l’avait convoqué en 1950 lors d’une ingérence de l’armée dominicaine sur le territoire haïtien à la frontière, dans la zone de Belladère, a rappelé notre source diplomatique.

Après sa réélection en mai 2018 pour un second mandat, Haïti avait salué l’élection de Nicolàs Maduro. « Nous avons pris note de la tenue des élections dimanche dernier au Venezuela qui, selon le Conseil électoral national, ont été remportées par le président Maduro. Nous saluons la victoire du président Maduro et nous souhaitons qu’il puisse travailler au rétablissement économique et social du Venezuela pendant ce nouveau mandat », avait déclaré au Nouvelliste le ministre haïtien des Affaires étrangères d’alors Antonio Rodrigue.

Quelques mois plus tard, l’administration Moïse a reconnu l’opposant au régime de Maduro, Juan Guaidó, qui s’était autoproclamé président de la République bolivarienne, aux côtés des pays comme Argentine, Bahamas, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Équateur, États-Unis, Honduras, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou et République dominicaine.

Robenson Geffrard source le nouvelliste